Vivre en couple, avoir un enfant : comme nombre de leurs contemporains, les personnes déficientes intellectuelles aspirent à devenir parents. Ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est plus, c’est la légitimité des intéressés à exprimer ces désirs et, dans un certain nombre de cas – plus fréquents que par le passé –, à les réaliser, fait observer Bertrand Morin, directeur d’établissements pour personnes en situation de handicap mental. L’accompagnement de ces adultes vers la parentalité est cependant encore peu pratiqué. C’est cette démarche d’écoute – exprimer un désir ne veut pas dire le mettre en œuvre – et la réflexion à conduire avec les futurs parents sur les types de parentalité envisageables, que l’auteur invite à explorer. « A l’heure actuelle, la possibilité d’avoir un enfant pour une personne handicapée semble acquise, mais également la possibilité de l’élever dans la plupart des cas », souligne Bertrand Morin. Différents soutiens sont en effet mobilisables pour seconder les parents qui conservent la garde totale de leur enfant. Il peut aussi y avoir des « parentalités partielles », partagées avec un dispositif de placement familial ou institutionnel, avec un membre de la famille ou avec un tiers digne de confiance. Comment choisir la façon de « faire famille » ? Alors même que les majeurs sous tutelle sont réputés être en capacité de s’occuper de leurs enfants, il n’est pas sûr que l’avis des personnes déficientes intellectuelles soit demandé, et encore moins respecté. Pourtant, comme en attestent les témoignages présentés, ces dernières sont « souvent beaucoup plus lucides sur leurs possibilités et limites qu’on ne l’imagine ».
Accompagner vers la parentalité les personnes en situation de handicap. Parents comme tout le monde ?
Bertrand Morin – Ed. Chronique sociale – 13,50 €