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Indus et radiations : le MNCP dénonce une « confusion des métiers » de Pôle emploi

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« Il faut que cela cesse ! » C’est la réaction, amère, du MNCP (Mouvement national des chômeurs et précaires) après la publication du rapport du médiateur de Pôle emploi sur les « indus » (voir ce numéro, page 7). Ce document chiffre le montant des sommes versées par erreur aux demandeurs d’emploi (812 millions d’euros) et émet des préconisations, notamment de simplification des règles d’indemnisation, sujet qui devrait être abordé lors de la renégociation de la convention d’assurance chômage. Alors que Pôle emploi annonce d’ores et déjà des travaux en matière de prévention et d’amélioration du traitement des dossiers, le MNCP se désespère d’être entendu sur ses propres revendications. Le montant des « indus » représente 2,5 % des allocations chômage, relativise l’organisation, tout comme l’association Recours radiation, qui s’interroge sur « le montant des indus que Pôle emploi a envers les chômeurs », en raison de « rejets d’indemnisation à tort », par exemple. Le MNCP, qui dénonce un système d’indemnisation « dont les cadres sont désormais totalement inadaptés à la réalité du monde du travail », un « fonctionnement informatique inhumain » et une « confusion des métiers de Pôle emploi », souligne l’effet dévastateur de la récupération des « indus » sur la situation de certains chômeurs. Il réclame « un moratoire immédiat sur tous les indus », un « retour à la reconnaissance des métiers spécifiques que sont l’accompagnement d’une part, l’indemnisation d’autre part », ainsi qu’un « système unique et unifié d’indemnisation pour toutes les personnes sans emploi ».

Le MNCP s’inquiète par ailleurs de l’expérimentation d’équipes dédiées au contrôle de la recherche d’emploi, présentée au comité national de liaison du 9 juillet. A Pôle emploi, on explique que celle-ci a été lancée à la fin du premier semestre 2013 dans quatre « régions test » (Franche-Comté, Haute-Normandie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Poitou-Charentes) afin de recentrer les entretiens sur l’accompagnement des chômeurs et d’évaluer si cette expérimentation « apporte un gain pour les conseillers et les demandeurs d’emploi ». Le MNCP doute néanmoins des objectifs de la démarche et de « l’urgence de mettre des moyens pour contrôler les chômeurs ». Il craint de voir « Pôle emploi se doter d’un corps d’inspection identique à celui des caisses d’allocations familiales », ce qu’il refuse « catégoriquement ».

Autre sujet débattu en comité de liaison : la création d’un « cadre fixant les motifs légitimes d’absence à entretien », qui découle des recommandations du médiateur de Pôle emploi sur les radiations. Le MNCP, qui réclame à nouveau « l’arrêt des radiations hors cas de fraude », entend juger « de l’efficacité de ce dispositif à l’aune d’une baisse réelle des radiations, et non seulement des réclamations qu’elles entraînent ». L’association se félicite, en revanche, du « travail de co-construction avec les organisations de chômeurs » mené pour la réécriture des courriers adressés par Pôle emploi, afin qu’ils soient plus clairs, plus précis et plus « humains ». « D’ici à l’automne, les chômeurs devraient voir le ton de Pôle emploi changer positivement à leur égard, ce dont nous nous réjouissons », commente-t-elle, en espérant que cette méthode de travail soit élargie à d’autres sujets.

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