Recevoir la newsletter

Catherine Périsset, de la CNSA : « L’évolution des conceptions prend du temps »

Article réservé aux abonnés

Face aux critiques, Catherine Périsset, membre de l’équipe projet nationale de la CNSA (caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) chargée de l’installation des MAIA, reconnaît que le chemin sera long. Néanmoins, pour elle, le cap est le bon.
Quatre ans après le lancement des premières MAIA, beaucoup de porteurs de projets font état de leurs doutes…

C’est inhérent au changement de paradigme que représentent les maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer (MAIA), même si beaucoup de progrès ont été faits en termes de compréhension depuis 2009. A l’époque, j’avais été frappée par l’impact de la coordination sur la pensée collective : les acteurs raisonnaient en termes de structures et non d’intégration dans un système. L’évolution des conceptions prend du temps. Une MAIA est une méthode d’organisation qui permet à l’ensemble des ressources d’un territoire de s’articuler entre elles et de réfléchir ensemble à l’organisation du système. Et cela en toute légitimité, puisque son installation repose sur une concertation entre les responsables de structures, les décideurs et les financeurs. En France, l’intégration est difficile à mettre en œuvre, car elle touche à tous les niveaux de gouvernance : local, départemental, régional, national. Cela suppose que les conseils généraux et les agences régionales de santé [ARS] partagent le même enjeu. Et qu’au plan national, les directions de l’Etat se retrouvent autour d’une vision collective. Sans cette cohérence, les acteurs de terrain continueront de recevoir des signaux contradictoires du fait des clivages du système sanitaire et social.

Pour autant, la mobilisation des pouvoirs publics est-elle suffisante ?

L’accompagnement des porteurs de projets a changé. En 2009, la CNSA soutenait directement les territoires et les pilotes des MAIA. Depuis la phase de généralisation, son appui méthodologique s’est recentré sur les ARS afin de leur permettre d’accompagner à leur tour les projets. Celles-ci sont également chargées de s’assurer du respect du cahier des charges des MAIA. L’objectif est de les doter d’outils qui leur permettront de vérifier que tout le monde déploie ces dispositifs de la même façon. Il ne faudrait pas en effet réduire l’intégration à la gestion de cas. Le risque serait également de la considérer comme une espèce de Graal, comme cela s’est passé pour la coordination, et qu’elle devienne un concept largement utilisé sans être bien maîtrisé.

Quel bilan d’étape tirez-vous ?

Il y a encore besoin d’accompagnement, mais les choses avancent. Aujourd’hui, les MAIA sont inscrites dans la loi et leur cadre est défini par un cahier des charges. On en comptait 100 en 2011, 50 nouvelles en 2012 et 50 sont prévues en 2013. Il y a une volonté politique de continuer leur déploiement.

Par ailleurs, la CNSA poursuit la construction des outils nécessaires au développement de l’intégration et conduit d’importants travaux sur le système d’information structurant la montée en charge. Car les différences de traitement de l’information entre les acteurs de la santé et du social affectent le développement des MAIA. L’idée est d’aboutir à un cadre juridique permettant d’encadrer l’échange d’informations entre les différents professionnels qui accompagnent la personne à domicile.

Décryptage

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur