L’Institut national d’études démographiques (INED) parle d’une « mutation profonde du régime de migrations en France ». Dans son bulletin d’information Population et Sociétés de juillet-août 2013 (1), il révèle que, pour la première fois, en 2008, les femmes étaient plus nombreuses que les hommes dans la population immigrée de France métropolitaine, leur part passant à 51 %.
Cette inversion de tendance pourrait apparaître comme une conséquence du droit au regroupement familial, reconnu en 1974. Il n’en est pourtant rien, assure l’INED, puisque de plus en plus de femmes quittent leur pays d’origine de façon autonome, ou en devançant leur conjoint. Avant 1974, les femmes représentaient 16 % des immigrés arrivés sans leur conjoint, contre 42 % en 1998. Durant cette période, la part des femmes dans la population des immigrés célibataires est passée de 23 à 47 %. Quant aux hommes, ils forment, après 1998, le tiers des migrations « secondaires », qui consistent à rejoindre un conjoint en France. « En définitive, sans atteindre un équilibre parfait entre hommes et femmes, les comportements des deux sexes se rapprochent fortement », résume l’INED.
La hausse du niveau d’instruction des femmes dans leur pays d’origine influe sur leurs trajectoires, puisqu’une part croissante d’entre elles rejoint la France pour y étudier : durant la période 1975-1983, un étudiant sur quatre était une femme, contre un sur deux après 1998.
(1) Disponible sur www.ined.fr.