En augmentation de 47 %, les dépenses d’intervention du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) se sont élevées à 126,9 millions d’euros en 2012. C’est ce qu’a indiqué le directeur du fonds, le 5 juillet, lors d’une rencontre avec la presse. Depuis 2007, l’activité du fonds s’est fortement accrue tandis que ses moyens n’ont « quasiment pas » augmenté, a souligné Jean-Charles Watiez. Toutefois, sous l’impulsion de son nouveau président, André Montané, les moyens du FIPHFP vont être revus à la hausse dans le cadre de sa prochaine convention d’objectifs et de moyens 2014-2018, a-t-il encore indiqué. Le fonds a d’ores et déjà obtenu gain de cause sur le renforcement de ses effectifs. Deux nouveaux postes, sur les quatre demandés, lui ont été accordés.
Le fonds a apporté des précisions sur le taux d’emploi de personnes handicapées dans la fonction publique, récemment dévoilé (1). Ainsi, au 1er janvier 2011, la fonction publique (Etat, territoriale et hospitalière) employait 196 540 bénéficiaires de l’obligation d’emploi, y compris les équivalents bénéficiaires, soit un taux d’emploi de 4,39 % (contre 4,22 % en 2010). La fonction publique d’Etat enregistre toujours le taux d’emploi le moins élevé avec 3,33 % en 2011 (contre 3,31 % en 2010). Une situation essentiellement liée au taux d’emploi très faible au ministère de l’Education nationale, légèrement supérieur à 2 %, a souligné le directeur du FIPHFP. Les taux d’emploi dans les fonctions publiques territoriale et hospitalière s’établissent quant à eux respectivement à 5,32 % et 5,10 % en 2011 (contre 5,10 % et 4,99 % l’année précédente). Globalement, 75 % de l’augmentation du taux d’emploi correspond aux recrutements réalisés par les employeurs publics et 25 % à la déclaration de leur handicap par les agents déjà en poste, a expliqué le directeur adjoint du fonds, Philippe Nicolle. En 2011, 17 810 recrutements et 16 865 maintiens dans l’emploi de travailleurs handicapés ont été réalisés par les employeurs publics.
L’année dernière, 2 374 employeurs publics ont fait appel aux aides financières du FIPHFP (+ 26 % par rapport à 2011) et le recours au secteur protégé et adapté a augmenté de 59 % entre 2006 et 2012. Au total, entre 2007 et 2012, le fonds a signé 356 conventions avec des employeurs publics et des centres de gestion de la fonction publique territoriale pour un montant de près de 300 millions d’euros.
Après une période d’inactivité de six mois faute de nomination de ses membres (2), le comité national du FIPHFP a repris du service le 19 avril dernier. Réuni trois fois depuis cette date, il travaille « dans un esprit moins conflictuel » et « avec une volonté commune de dépasser les clivages », a souligné Philippe Nicolle. Il a d’ailleurs validé, lors de sa réunion du 29 mai, trois conventions sur l’accessibilité numérique, qui constitue l’une des grandes priorités de travail du fonds à partir de 2013. Conclues avec le Centre national de l’enseignement à distance, la direction interministérielle des systèmes d’information et de communication et le service d’information du gouvernement, ces conventions mobilisent au total un financement de 11 millions d’euros.
Jean-Charles Watiez a par ailleurs annoncé la création d’un comité scientifique chargé de conseiller le comité national. Didier Fontana, président du fonds de 2007 à 2012, est chargé de constituer et d’animer ce comité qui travaillera notamment sur la question du handicap psychique.
Signalons enfin que le comité national a adopté un budget primitif pour 2013 de 222 millions d’euros. Un budget équivalent à celui de 2012, alors que l’activité du fonds au premier semestre 2013 a connu une augmentation de 19 % par rapport au premier semestre 2012.