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Les auxiliaires de vie sociale pour accompagner les jeunes scolarisés ?

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L’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) reconnaît bien quelques points de concordance avec le rapport « Komitès » sur la professionnalisation des accompagnants d’enfants et adolescents handicapés (1), mais affiche surtout de grands désaccords. Des divergences d’autant plus prononcées que l’union n’a pas été conviée au groupe de travail qui a permis l’élaboration du texte, pas plus d’ailleurs que les autres fédérations d’aide à domicile.

Pourtant, l’UNA revendique un rôle important dans ce type d’accompagnement : plutôt que de créer un nouveau statut d’accompagnant de jeune handicapé (AJH), en remplacement des auxiliaires de vie scolaire (AVS), elle appelle de ses vœux à l’emploi d’auxiliaires de vie sociale. « Pourquoi recréer quelque chose, alors que nous avons déjà des professionnels qui savent accompagner les personnes handicapées à domicile, mais aussi sur tous les lieux de vie ?, s’interroge Rémi Mangin, chargé de mission « personnes âgées-personnes handicapées » à l’UNA, qui souhaite une extension de leur activité au champ scolaire. D’autant que l’accompagnant connaît bien l’enfant, sa pathologie et toutes les astuces mises en place par la famille au quotidien, et peut les transmettre à l’enseignant. »

L’UNA, comme d’autres fédérations de service à domicile, a signé en 2010 une convention de partenariat avec l’Education nationale pour réemployer les AVS dont le contrat avec l’Etat se termine. Bilan ? « Assez médiocre, tranche Rémi Mangin. Trois, quatre personnes maximum ont pu être embauchées dans notre fédération. » La raison est simple, selon lui : le personnel employé par l’Education nationale ne souhaite pas intervenir sur l’ensemble des lieux de vie. Un argument supplémentaire en faveur du recrutement d’auxiliaires de vie sociale, capables d’une plus grande « flexibilité », assure-t-il. Surtout que l’accompagnement par un AVS ou un AJH a, par définition, une durée limitée. Résultat, « les parents d’enfants sortis de l’université se retrouvent sans solution… et font appel à nous », glisse Rémi Mangin. Enfin, créer un nouveau statut spécifique à l’accompagnement des jeunes ne lui paraît pas « opportun » : « Si on commence à donner un statut pour une particularité, on met le doigt dans un engrenage. Il faudrait un statut pour l’accompagnement des enfants, un autre pour celui des adultes ? »

Par ailleurs, l’UNA remet sérieusement en question l’idée de créer un groupement d’intérêt public (GIP) chargé d’employer les futurs AJH, dans lequel l’Education nationale serait majoritaire. « Ce n’est pas nécessaire puisqu’existent déjà les maisons départementales des personnes handicapées. L’Education nationale peut être le financeur, mais pas celle qui organise la réponse », plaide Rémi Mangin. L’UNA craint que ce GIP ne soit qu’une grosse machine administrative de plus, qui, de toute façon, ne pourra pas être effective « avant la rentrée 2017 ou 2018 ». Elle plaide, à la place, pour un service départemental associatif conventionné avec l’Education nationale.

La Fegapei (Fédération nationale des associations gestionnaires au service des personnes handicapées) et Trisomie 21 France souhaitent, elles aussi, qu’une plus grande place soit accordée aux services d’accompagnement à domicile et demandent que soient prévues les modalités de coordination entre ces derniers et le GIP. Elles regrettent, par ailleurs, que les solutions proposées par le rapport « Komitès » n’aillent que dans le sens d’une compensation individuelle du handicap, sans chercher à influer sur l’environnement de l’enfant et les modes de scolarisation. Elles déplorent également que le texte propose de créer un nouveau diplôme, alors qu’il en existe déjà plusieurs dans le domaine de l’accompagnement des personnes handicapées.

Notes

(1) Voir ASH n° 2816 du 28-06-13, p. 5.

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