C’est une nouvelle étape que franchit Habitat et Humanisme. La fédération nationale, qui lutte contre le mal-logement et pour l’insertion des plus démunis en France depuis 1985 (1), lance un fonds de dotation pour soutenir des foyers disposant d’un reste à vivre inférieur à 80 € par mois. « Comment ne pas aider une maman qui, à la suite d’une rupture affective, doit faire face à d’importantes difficultés financières et a besoin d’une aide momentanée pour éviter l’endettement et l’expulsion de son logement ? », s’interroge le père Bernard Devert, son fondateur. Ce fonds permettra – à l’aide de petites sommes de 50 à 80 € par mois pendant au minimum un an – aux personnes de payer une quote-part de leurs charges locatives – « entraînant mécaniquement une augmentation du reste à vivre ».
Cette aide ne bénéficiera donc pas au public habituel de la fédération mais à des personnes victimes d’accidents de la vie (chômage, divorce, maladie) orientées par les réseaux, les assistants de service social ou le bouche à oreille. Parmi les premiers bénéficiaires, un artisan qui, atteint d’une maladie grave, a dû interrompre ses activités. Le temps de sa reconversion, l’aide qui lui est versée lui permet de garder son logement. Le fonds est également venu en aide à une famille d’origine syrienne avec trois enfants dont l’un souffre d’une grave maladie. Avec un loyer de 800 € par mois, elle n’était plus en mesure de payer les charges.
Les foyers signent un contrat d’accompagnement avec l’association, qui ne s’est pas fixé d’objectif quantitatif. L’action est initiée à Lyon et sa région avant d’être étendue à l’Ile-de-France, puis dans le reste du territoire. Une campagne d’appel à la générosité sera lancée début septembre. En attendant, ce fonds est alimenté par une dotation de la communauté des Clarisses de Vassieux (Rhône) et l’association La pierre angulaire.
(1) Elle réunit 70 associations locales.