« Adapter les pratiques professionnelles à la diversité des publics et à leurs besoins et attentes n’est pas le seul défi à relever par les ESAT [établissements et services d’aide par le travail]. Au-delà des publics, ce sont les parcours qui se diversifient. On n’entre plus forcément dans un ESAT pour y rester jusqu’à la fin de sa vie active », souligne l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) dans une récente recommandation (1). L’objectif de ce document : promouvoir les solutions mises en œuvre au sein des ESAT pour améliorer les parcours personnalisés des travailleurs handicapés. La recommandation s’adresse à tous les ESAT, quel que soit le public accueilli, est-il précisé.
Plaidant pour une « co-construction du projet personnalisé » des travailleurs handicapés, l’ANESM suggère à ces établissements de leur proposer un apprentissage à la prise de décision et de les accompagner dans tous les moments de transition (entrée et sortie de la structure, passage d’un environnement de travail à un autre…). L’ESAT doit en outre être largement ouvert aux personnes handicapées pouvant être intéressées par une telle orientation via, notamment, des journées portes ouvertes, des visites ou des entretiens. L’ANESM recommande aussi, pour les personnes accompagnées par d’autres structures (institut médico-éducatif, Cap emploi…), des périodes d’observation préalables à l’orientation par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées.
Les ESAT sont par ailleurs appelés à adapter les conditions de travail des travailleurs handicapés tout au long de leur parcours, par exemple par des aménagements du temps de travail individuels et/ou collectifs ou par une « alternance entre les activités plus ou moins fatigantes ». Ils sont également invités à « chercher dans chaque atelier/espace de travail le poste convenant aux travailleurs handicapés en respectant les rythmes, les potentialités professionnelles et relationnelles de chacun ». Il faut en outre « réajuster le projet personnalisé au fil du temps », indique l’ANESM tout en recommandant que le travailleur handicapé soit partie prenante dans les décisions qui orientent son parcours.
D’une façon générale, l’agence recommande aux structures de se faire connaître sur leur territoire et de « se mettre en lien » avec le référent « insertion professionnelle » de la maison départementale des personnes handicapées pour améliorer les orientations et fluidifier les parcours. Elle conseille aussi aux ESAT de valoriser les compétences des travailleurs handicapés en mettant en avant la qualité de leur production et de développer les partenariats afin de « faciliter les transitions et favoriser la vie sociale ».
Enfin, les ESAT sont invités à intégrer les spécificités de leur public dans le projet d’établissement, par exemple en mettant en place une démarche d’évaluation continue des services offerts aux travailleurs handicapés. Pour l’agence, ils doivent également développer des activités à caractère professionnel « adaptées » aux publics accueillis, c’est-à-dire des « activités variées permettant de satisfaire les intérêts des travailleurs handicapés ». D’autres recommandations portent sur l’accompagnement et le soutien des professionnels des ESAT (formation…).
(1) Adaptation de l’accompagnement aux attentes et besoins des travailleurs handicapés en ESAT – Disponible sur