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Personnes handicapées et féministes ne sont pas convaincues par le rapport « Moreau »

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Les pistes de réforme des retraites proposées par le rapport « Moreau » (1) laisseraient-elles femmes et personnes handicapées sur le bord de la route ? C’est ce que pensent certaines organisations, qui appellent le gouvernement à plus d’« équité et de justice ». Il en va ainsi de la FNATH (Association des accidentés de la vie), qui a adopté, le 22 juin, une résolution en faveur d’une « véritable prise en compte de la pénibilité au travail ». Elle appelle le gouvernement à revoir « en profondeur » le dispositif « pénibilité » voté lors de la précédente réforme des retraites, au lieu « d’apporter quelques améliorations à la marge ». L’association voit dans celui-ci une « vaste escroquerie sociale » puisque les effets des conditions de travail sur l’espérance de vie ne sont pas pris en compte lorsqu’ils apparaissent après le passage à la retraite. Elle rappelle également que seules 5 000 personnes en bénéficient chaque année, loin des 30 000 attendues. La FNATH appelle également à une amélioration des conditions de travail et du maintien dans l’emploi, notamment par un aménagement des fins de carrière ou l’accès à des formations. Elle estime par ailleurs que la proposition de créer un « compte individuel pénibilité » « doit absolument être retravaillée ». L’association réclame enfin l’amélioration du pouvoir d’achat des petites retraites, une meilleure prise en compte des parcours professionnels en dents de scie et un assouplissement des conditions d’accès à la retraite anticipée pour les travailleurs handicapés.

De son côté, le CDTHED (Comité pour le droit au travail des handicapés et l’égalité des droits) a lancé une pétition pour un droit « à une véritable retraite anticipée des travailleurs handicapés ». Il juge tout allongement de la durée de cotisation particulièrement injuste pour ces derniers, tant leur accès au travail est difficile et leur usure prématurée. Il demande que la reconnaissance du handicap et de son ancienneté puisse se justifier « par tout moyen de forme ou de fond », et pas seulement par la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) – nombre de travailleurs n’en ont pas fait la demande au début de leur carrière. Le comité réclame également pour les travailleurs handicapés le droit de partir à la retraite avec une anticipation proportionnelle au nombre d’années exercées en étant handicapés, l’extension du système de cessation anticipée d’activité pour cause de handicap à l’ensemble des régimes complémentaires obligatoires (avec majoration de pension) et celle du droit à la retraite anticipée à tous les conjoints et parents de personnes handicapées dépendantes.

Les femmes font, elles aussi, valoir leurs doléances. Dans le journal Libération du 18 juin, 35 féministes, syndicalistes, artistes et chercheuses ont publié un appel pour que la réforme des retraites mette fin aux inégalités hommes-femmes, à l’initiative d’Osez le féminisme. Elles rappellent que la pension moyenne des femmes est de 930 € (contre 1 600 € pour les hommes) et que deux retraités pauvres sur trois sont des femmes. Elles demandent notamment la mise en place d’outils efficaces pour lutter contre les inégalités salariales, la surcotisation sur les salaires à temps partiel sur la base d’un salaire à temps plein (entièrement prise en charge par les entreprises) et la suppression de la décote, « qui n’est autre qu’une double peine affectant en premier lieu les femmes ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2815 du 21-06-13, p. 5.

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