« On ne peut que se féliciter qu’enfin, on prévoie un accompagnement sur tous les temps de vie », se réjouit Sophie Cluzel, présidente de la Fnaseph (Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap). Après des mois d’attente (1), le rapport de Pénélope Komitès intitulé « Professionnaliser les accompagnants pour la réussite des enfants et adolescents en situation de handicap » a été rendu public (voir ce numéro, page 5). La fédération des APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés) salue, elle aussi, « la prise en compte du parcours des jeunes en situation de handicap à l’école, en formation professionnelle, dans la vie sociale et dans l’insertion dans le monde du travail, dans un souci de continuité », et non seulement dans le milieu scolaire. Une démarche d’autant plus appréciée que le rapport préconise que l’accompagnement soit notifié par les maisons départementales des personnes handicapées, ce qui représente « une garantie d’accompagnement sans rupture de parcours » pour Sophie Cluzel. La proposition de créer un statut d’accompagnant de jeunes handicapés (AJH), employé en CDI à l’issue d’une formation diplômante, répond également aux demandes des associations. Le rapport précise toutefois qu’une majorité du groupe de travail « n’a pas souhaité le qualifier de métier, estimant que le terme métier pourrait faire obstacle à la vision inclusive définie par la loi de 2005 ». Un argument que récuse Sophie Cluzel : « N’ayons pas peur d’appeler cela un métier ! Le fait de professionnaliser les partenaires s’inscrit au contraire dans une dynamique d’inclusion. »
Les associations attendent désormais les arbitrages ministériels, lors du prochain Comité interministériel sur le handicap, dont la date n’est toujours pas arrêtée. Ainsi, l’APAJH « demeurera attentive pour s’assurer que ce rapport ambitieux trouve une traduction concrète dans le quotidien des élèves et des accompagnants ». Si les propositions étaient adoptées, les premiers AJH et les groupements d’intérêt public (GIP) qui les emploieraient n’entreraient pas en fonction avant 2015. Un horizon « encore lointain », juge Sophie Cluzel, d’autant rien que n’est prévu d’ici là, en particulier pour les auxiliaires de vie scolaire (AVS) dont le contrat avec l’Education nationale arrive à son terme ce mois-ci. Les associations doivent-elles les réembaucher ? Si oui, sont-elles assurées de pouvoir faire basculer ces emplois dans le GIP par la suite ? Les associations ont demandé à être reçues par les ministres chargées des personnes handicapées et de la réussite éducative pour éclaircir ces points.
(1) Voir ASH n° 2813 du 7-06-13, p. 22.