En dépit d’évolutions positives importantes, les Etats membres de l’Union européenne (UE) doivent, en période de crise, redoubler d’efforts pour garantir un traitement digne à chaque personne, en particulier aux enfants. Telles sont les conclusions de l’Agence européenne des droits fondamentaux, dans son rapport annuel 2012 rendu public le 18 juin (1).
Au fil de ses 350 pages, le rapport met en avant les actions accomplies l’an passé en matière de droits fondamentaux au sein des 27 Etats membres de l’UE et de la Croatie, ainsi que les défis auxquels ces pays sont toujours confrontés. Il passe en revue de nombreuses thématiques telles que le droit d’asile, l’immigration et l’intégration des immigrés, le contrôle aux frontières et la politique en matière de visas, l’égalité et la non-discrimination, le racisme et la discrimination ethnique, la participation des citoyens de l’UE au fonctionnement démocratique de l’Union, l’accès à une justice efficace et indépendante et la protection des victimes.
L’agence examine plus particulièrement la situation des enfants, à un moment où les Etats membres ont dû faire des coupes budgétaires qui ont eu des « conséquences importantes » pour eux dans des domaines comme l’éducation, les soins de santé et les services sociaux. Partant, elle observe tout d’abord que la pauvreté infantile gagne du terrain, avec 27 % des enfants menacés de pauvreté en 2011, contre 23 % l’année d’avant. Le rapport montre ensuite que les violences domestiques, les abus sexuels et la traite des êtres humains continuent de toucher des enfants vivant dans l’UE. Près d’un demandeur d’asile sur trois arrivés dans l’UE en 2012 était un enfant, accompagné ou non de sa famille, et il semble que leur protection présente encore des difficultés dans certains Etats membres, constate le rapport. Par ailleurs, l’agence déplore que, au 31 décembre 2012, seuls 13 Etats membres – dont ne fait pas partie la France – avaient signé le nouveau protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, qui donne aux enfants la possibilité d’introduire directement un recours devant le Comité des droits de l’enfant de l’ONU. S’agissant de la France, le rapport recense 1 496 réclamations relatives à des violations des droits de l’enfant, dont 120 réclamations déposées par les enfants eux-mêmes.
(1) Les droits fondamentaux : défis et réussites en 2012 – Disp. sur