Le secteur adapté est en pleine expansion, comme le montrent les derniers chiffres de l’Observatoire des entreprises adaptées, qui devaient être présentés lors du congrès de l’UNEA (Union nationale des entreprises adaptées), le 20 juin (1). Entre 2008 et 2012, le nombre de ces entreprises est passé de 598 à 702 et leur chiffre d’affaires a atteint 1,05 milliard d’euros en 2011, contre 895 millions en 2008. « La loi du 11 février 2005, avec le renforcement de l’obligation d’emploi, a été très incitative. Beaucoup de grands comptes se sont adressés à nous », explique Sébastien Citerne, directeur général de l’UNEA. Les entreprises soumises au quota de 6 % de travailleurs handicapés peuvent en effet s’acquitter de la moitié de l’obligation légale en sous-traitant des activités à des entreprises du secteur adapté ou protégé.
Période de crise oblige, un certain nombre de structures ne sont pas en grande forme (16 % étaient en déficit en 2011), mais elles ont globalement su anticiper les difficultés en se restructurant : les EA se détournent de plus en plus du secteur industriel pour aller vers le tertiaire. Pour cela, « il y a eu un gros travail de professionnalisation et de formation », souligne Sébastien Citerne. Les entreprises adaptées ont consacré plus de 19,5 millions d’euros à la formation en 2011, soit 3,18 % de la masse salariale brute, quand le minimum légal des entreprises de plus de 20 salariés est de 1,6 %.
Les EA emploient 75 % de travailleurs handicapés sans qualification. Un chiffre dont l’union se félicite, mais qui est en baisse par rapport à 2008 (il atteignait 84 %). « Les prestations demandées par les entreprises sont d’un niveau plus élevé, reconnaît son directeur général. Mais nous restons vigilants : nous devons être une réponse au chômage des personnes handicapées, il faut donc trouver un équilibre entre l’activité économique et la finalité sociale. Nous ne devons pas embaucher uniquement des personnes d’un niveau trop qualifié, mais le fait d’en recruter quelques-unes va permettre de drainer du travail pour les autres. » Il estime surtout que cette hausse de qualification est l’un des effets de la loi de 2005, qui a reconnu les troubles psychiques comme un handicap : Ceux-ci « représentent un volume important des dossiers traités par les maisons départementales des personnes handicapées. Or il s’agit de personnes souvent plus qualifiées que les autres. En 2008, nous n’en comptions pas autant. »
Enfin, l’UNEA insiste : le travail en entreprise adaptée n’est pas précaire. D’après les chiffres de l’observatoire, 91 % des salariés sont en contrat à durée indéterminée, 84 % travaillent à temps plein.
(1) Enquête réalisée par le cabinet KPMG entre mai et décembre 2012 auprès de 178 entreprises adaptées.