« Un premier pas prometteur. » Le Syncass (Syndicat des directeurs, cadres, médecins, dentistes et pharmaciens des établissements sanitaires et sociaux publics et privés)-CFDT approuve les orientations du rapport d’étape de la mission parlementaire d’information sur la santé mentale et l’avenir de la psychiatrie rendu public le 29 mai (1), visant à corriger la loi du 5 juillet 2011 sur les soins psychiatriques sans consentement. Au-delà de l’amélioration de ce dispositif, le syndicat formule, dans la perspective des futures dispositions législatives sur la santé mentale (prévues dans un texte spécifique ou dans le projet de loi pour la santé publique annoncé pour 2014), plusieurs propositions qu’il souhaite voir inscrites « dans la démarche générale de la stratégie nationale de santé ».
Son vœu en effet : sortir la psychiatrie de son « ostracisme » pour assurer les évolutions nécessaires en termes de soins, d’organisation et de financement. Cette discipline devrait pour cela être « un des champs privilégiés des agences régionales de santé » (ARS), plaide le syndicat, qui insiste sur la nécessaire coordination entre les acteurs pour fluidifier les parcours de soins. Désengorger les services d’hospitalisation « suppose que les établissements de santé soient systématiquement associés aux appels à projets sociaux et médico-sociaux sur les territoires, en tant que promoteurs, co-promoteurs ou experts », avec une marge de manœuvre suffisante pour permettre la complémentarité des interventions. Il demande également aux ARS d’investir davantage la question de la coordination à travers le soutien financier des conseils locaux de santé mentale.
Si « la dimension sociale n’est pas la seule clé de lecture », ajoute le Syncass, il demeure indispensable de tenir compte, en amont comme en aval de la prise en charge, des besoins en matière de logement – à l’instar de l’expérimentation du « Housing first » (2) –, mais aussi d’emploi. Le syndicat présente également des propositions pour améliorer les soins psychiatriques d’urgence aux détenus, alors qu’un transfert en UHSA (unité hospitalière spécialement aménagée) permet difficilement de gérer les situations de crise. Il propose aussi d’améliorer la régulation des urgences psychiatriques et, dans ce sens, de renforcer les dispositifs de court séjour permettant un premier accueil et un bilan du patient, et ainsi de limiter les recours aux hospitalisations complètes.
(1) Voir ASH n° 2813 du 7-06-13, p. 11.
(2) Voir ASH n° 2750 du 9-03-12, p. 32 et n° 2811 du 24-05-13, p. 22.