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« Construire une parole associative sur le travail social »

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« Evolutions des précarités, r-évolution du travail social ? », tel est le titre – évocateur – des journées du travail social organisées par la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) les 7 et 8 novembre prochain à Valence (1). Cette démarche volontariste, déjà lancée par des assises régionales, s’inscrit dans l’agenda politique de la lutte contre l’exclusion, explique son directeur général, Florent Guéguen.
Après un « livre blanc » préparé en 2010 (2), pourquoi cette initiative ?

L’événement répond à une attente forte du réseau de se mobiliser sur les pratiques, de réinterroger le sens et le rôle du travail social, alors que les professionnels expriment de manière récurrente leur sentiment d’impuissance face aux effets de la massification de la pauvreté. A cette volonté s’est greffé le calendrier politique : la FNARS a le devoir de prendre position lors des « états généraux du travail social » préparés par l’Etat, et de s’organiser pour adresser un message fort aux ministères concernés. Nous ne voulons pas faire un colloque de plus, mais proposer un lieu d’échanges libre et ouvert sur notre cœur de métier – l’accompagnement social des personnes en situation d’exclusion – et formaliser des propositions à destination de notre réseau et des pouvoirs publics. Notre initiative, qui permet d’avoir une parole construite et autonome du secteur associatif sur le sujet, est complémentaire de celle du gouvernement, qui aborde en outre un champ de sujets plus large.

Quelle est la spécificité de la démarche ?

Nous tenons au processus ascendant qui consiste à s’appuyer sur les expériences de terrain, comme celles qui valorisent le travail social collectif. En amont des rencontres nationales, des journées sont organisées dans dix régions jusqu’en septembre – la première a eu lieu le 28 mai à Nantes et la prochaine se tiendra le 20 juin en Lorraine –, qui accordent une large place aux comités consultatifs régionaux des personnes accompagnées. Celui de Midi-Pyrénées va, par ailleurs, organiser une journée spécifique sur le travail social. Une autre idée importante est de croiser les savoirs professionnels, universitaires et ceux des personnes accueillies pour contextualiser les problématiques et éviter d’être dans une approche corporatiste. Les journées régionales et nationales sont ouvertes aux conseils généraux, aux centres communaux d’action sociale, aux services déconcentrés de l’Etat, aux bailleurs sociaux et aux acteurs de l’intervention sociale. Elles sont évidemment ouvertes aux associations non adhérentes de la FNARS.

Comment vont-elles s’organiser ?

Nous avons proposé plusieurs axes de réflexion pour les assises régionales : le rôle du travail social face aux nouvelles précarités, l’intervention sociale et les territoires – sujet d’autant plus important qu’il touche aux enjeux de l’acte III de la décentralisation –, les besoins de la formation initiale et continue et l’identité et les postures professionnelles. Nous souhaitons aussi, à travers un cinquième axe, poser clairement aux pouvoirs publics la question de la place des travailleurs sociaux dans la gouvernance des politiques publiques.

Alors que le principe de la participation des usagers progresse, l’association des professionnels à l’élaboration des politiques publiques est encore rarement évoquée !

Comment les propositions seront-elles formalisées et diffusées ?

Dans un premier temps, chaque journée régionale doit déboucher sur des préconisations préparant les journées nationales. Les thèmes débattus dans les régions seront déclinés, les 7 et 8 novembre, en 24 sujets de forums, sur lesquels travaillent parallèlement les « groupes d’appui » de la FNARS. Une « lettre de demain » sera diffusée à l’issue des journées nationales, suivie d’une plateforme de propositions que nous adresserons à Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, et Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée de l’exclusion, et que nous porterons dans le cadre des « états généraux du travail social ».

La FNARS revendique une visibilité et une reconnaissance du travail social. Etes-vous satisfaits de la démarche du gouvernement ?

Nous la soutenons et y participerons dans un esprit constructif. Mais nous ne pouvons pas préjuger de ce qui va en ressortir. Nous demanderons pour notre part au gouvernement des engagements qui redonnent du sens au travail social et répondent aux souffrances professionnelles.

Notes

(1) Informations sur www.fnars.org et sur www.facebook.com/JTS.FNARS.

(2) Voir ASH n° 2640-2641 du 8-01-10, p. 28 et n° 2709 du 13-05-11, p. 22.

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