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Accueil des demandeurs d’asile : des injonctions contradictoires ?

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« La concertation sur la réforme du système d’asile va commencer mais, en réalité, Bercy est déjà en train d’en écrire une grande partie. » Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur les conditions de l’accueil et de l’accompagnement des candidats au statut de réfugié. Après la baisse de 8 % (24 € par jour en 2013) en trois ans du financement d’une place en centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), « cette tendance se poursuit », alerte-t-il. « Des centaines d’emplois ont disparu et on continue sans remettre les éléments sur la table. » Il en veut pour preuve les « signaux envoyés par les autorités » à l’occasion du premier appel à projets de création de 2 000 places en CADA (3 000 supplémentaires sont prévues en 2013 et 1 000 en 2014 dans le cadre du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale). « Compte tenu des coûts fixes des établissements, la diminution du prix de journée a des conséquences sur la variable d’ajustement qu’est l’emploi, donc l’accompagnement social et juridique des personnes. » Or ce dernier est déjà fragilisé depuis qu’un décret paru en janvier dernier fixe l’effectif des CADA à un équivalent temps plein (ETP) pour 10 à 15 personnes accueillies, contre au moins un ETP pour 10 auparavant (1). « C’est plutôt le taux de 1 pour 15 qui est devenu la cible », signale Pierre Henry.

Pour le directeur général de France terre d’asile, ce paramètre financier risque donc de biaiser le chantier de l’amélioration de l’accueil des demandeurs d’asile, l’un des axes de la réforme annoncée par le ministre de l’Intérieur. Et même d’avoir une incidence sur la position des élus locaux, qui devraient être associés à la réflexion sur la répartition du dispositif d’accueil. « Dans les territoires, les préfets renvoient aux élus la question des déboutés de la demande d’asile. Moins de qualité dans l’accompagnement, une moins bonne gestion de la “sortie” de ces publics contribuent à rigidifier les positions sur l’acceptation des structures d’accueil. »

Notes

(1) Voir ASH n° 2796 du 8-02-13, p. 45.

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