Les eurodéputés continuent leur croisade contre le mal-logement : après avoir réclamé une stratégie européenne contre le sans-abrisme (1), ils ont adopté le 11 juin, à une large majorité, une résolution non législative soulignant l’importance du logement social dans l’Union européenne et de son rôle dans la lutte contre l’exclusion sociale en période de crise économique (2). Ils demandent à la Commission européenne d’élaborer un cadre d’action européen pour le logement social « de façon à garantir la cohérence entre les différents instruments politiques utilisés par l’Union en la matière (aides d’Etat, fonds structurels, énergie, lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, santé) » et plaident pour la mise en place d’un Conseil des ministres européens du logement, de manière à surveiller l’impact des différentes politiques européennes sur les politiques du logement. Ils recommandent également aux Etats membres et à leurs autorités régionales et locales d’élaborer des politiques intégrées afin de garantir l’accès universel à un logement « décent, sain et à un prix abordable ».
Selon la résolution, 25 millions de citoyens européens occuperaient actuellement un logement social. Pour les députés, ce secteur doit être vu comme un rempart contre la pauvreté et la précarité énergétique, et comme un investissement productif en raison du nombre d’emplois (durables et non délocalisables) qu’il contribue à créer. Dès lors, ils s’inquiètent des coupes budgétaires opérées par certains Etats membres, et qui mènent notamment à l’interruption de programmes et d’actions qui visaient à faciliter l’acquisition de logements (subvention de loyer, subvention des taux d’intérêt de prêts de logements, etc.).
Dans ce contexte, les parlementaires recommandent aux Etats membres de soutenir l’offre de logements sociaux et très sociaux de qualité, en prévoyant notamment un quota minimum de logements sociaux dans les zones où cela se justifie (par exemple, les zones à forte densité de population où la demande est plus forte). Ils les encouragent également à remédier aux difficultés d’accès à un logement décent pour les populations vulnérables, tels que les migrants et les jeunes, et leur demandent d’offrir des solutions alternatives aux expulsions. Enfin, ils invitent les 27 à inclure les ménages de la classe moyenne, souvent exclus, dans les programmes de logements sociaux, dans la mesure où ils peuvent eux aussi souffrir de la crise.
(2) Résolution disponible sur