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Ancrer la question dans le quotidien des professionnels

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A Grenoble, les intervenants sociaux sont incités à avoir en permanence la lutte contre le non-recours dans le champ de leurs préoccupations.

Le non-recours ne doit pas être l’affaire de quelques-uns ni de questionnements ponctuels. C’est tout au long de l’année que l’ensemble des professionnels des Maisons des habitants – qui regroupent divers services dont les centres sociaux – et des centres de santé de Grenoble sont incités à se saisir de toutes les opportunités de rencontre avec les usagers pour s’assurer qu’ils accèdent à l’intégralité de leurs droits. Tel est le principe d’une action ambitieuse développée depuis 2010 par le centre communal d’action sociale (CCAS) avec l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore). L’objectif est de banaliser la thématique du non-recours dans le travail social au sens large et dans les rapports entre les professionnels et les habitants, invités à participer au montage du projet par l’intermédiaire du secteur associatif.

DES FICHES DE SIGNALEMENT

Réunis autour de chercheurs de l’Odenore, des groupes de travail composés d’une pluralité d’acteurs ont élaboré une fiche d’identification des phénomènes de non-recours. Il s’agit d’un formulaire préservant l’anonymat de l’usager à renseigner par les professionnels au moyen de cases à cocher. Ce document précise l’objet du non-recours – prestations financières relevant de droits comme le RSA ou la CMU-C, aides financières facultatives ou bien services publics ou associations (cantines scolaires, activités des MJC, par exemple) – et en identifie la cause : ignorance de l’offre, non-demande bien qu’elle soit connue, ou bien non-réception. Ces fiches de signalement, à la disposition des travailleurs sociaux, agents d’accueil et écrivains publics dans leurs lieux d’intervention, remplissent un double rôle. Elles servent de questionnaires permettant aux professionnels de repérer les situations denon-recours afin d’y remédier ou d’orienter les intéressés vers les bons interlocuteurs. Elles constituent aussi un instrument de connaissance en renseignant un « baromètre du non-recours », qui permet à la ville d’analyser les situations récurrentes et de travailler avec les institutions concernées pour lever les obstacles à l’accès aux droits et services. C’est ce qui a été fait en 2011 avec la compagnie d’électricité et avec la société mixte des transports en commun pour améliorer la mise en œuvre de la tarification solidaire.

Après des débuts prometteurs, le baromètre grenoblois s’est étiolé l’hiver dernier, notamment parce que les professionnels s’estimaient insuffisamment armés. « Nous allons renforcer la démarche d’accompagnement pour que l’initiative soit mieux partagée par l’ensemble des acteurs », déclare Olivier Noblecourt, vice-président du CCAS.

L’une des difficultés majeures reste néanmoins de traduire les remontées du terrain en solutions à même de contrecarrer le non-recours – en particulier quand il s’agit de modifier des comportements administratifs ou des règles qui ne se décident pas à l’échelle d’une ville. Pour autant, Olivier Noblecourt est confiant : « Nous avons travaillé à ce dispositif depuis cinq ans avec l’Odenore, en ayant l’impression d’être un peu seuls à crier dans le désert. Mais aujourd’hui le non-recours est devenu un axe structurant du plan national de lutte contre la pauvreté. » François Chérèque, chargé de suivre ce dossier, doit d’ailleurs venir le 20 juin à Grenoble, où il rencontrera les promoteurs du baromètre.

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