La réforme de la politique familiale annoncée le 3 juin par le Premier ministre (voir ce numéro, page 5) est diversement appréciée par les associations. L’UNAF (Union nationale des associations familiales) comme l’UFAL (Union des familles laïques), le Cnafal (Conseil national des associations familiales laïques) et Familles rurales expriment leur satisfaction sur la décision du gouvernement de ne pas moduler le montant des allocations familiales en fonction des revenus. L’UNAF y voit « un signe positif donné à tous ceux qui sont attachés au principe d’universalité de la protection sociale à la française ». En revanche, l’UFAL dénonce « la logique purement comptable qui conduit le gouvernement à diminuer le plafond du quotient familial », estimant qu’il « s’agit bien d’une nouvelle hausse importante des impôts ». Elle propose de remplacer le système de quotient familial – « niche fiscale inégalitaire par excellence » – par une allocation universelle versée dès le premier enfant, appelée « revenu social à l’enfant et au jeune » (RSEJ).
L’annonce de la création de 275 000 solutions d’accueil pour les enfants de moins de 3 ans est, quant à elle, saluée par l’UNAF, le Cnafal et Osez le féminisme – qui estime que « l’accueil de la petite enfance est un dispositif indispensable à la construction de l’égalité femmes-hommes ». Les chiffres annoncés sont toutefois jugés en deçà des besoins. L’UFAL y voit même un « abandon important » de la promesse du candidat Hollande de créer 500 000 places d’accueil pour les jeunes enfants durant le quinquennat. Jacques Pélissard, président de l’Association des maires de France, dénonce quant à lui « l’improvisation » du plan gouvernemental de développement des places d’accueil de la petite enfance : il regrette que les communes et intercommunalités n’aient pas été associées à l’élaboration du projet, alors qu’elles gèrent 63 % des établissements d’accueil des jeunes enfants. Il s’interroge également sur le financement des dispositifs, auquel les caisses d’allocations familiales participeront, et exhorte le gouvernement à « ne pas charger encore la barque » des collectivités.
La réduction du montant de la PAJE (prestation d’accueil du jeune enfant) est critiquée par l’UNAF. Celle-ci juge, par ailleurs, « inacceptable » la réduction de la durée du congé parental, y voyant une « sanction pour les familles et une atteinte à la liberté des femmes ». Familles rurales souhaite qu’un nouveau congé soit créé, « plus court, mieux rémunéré et partagé entre les deux parents ».
L’augmentation, d’ici à 2018, de 25 % de l’allocation de soutien familial destinée aux familles monoparentales et celle de 50 % du complément familial pour les familles nombreuses vivant sous le seuil de pauvreté sont saluées par le Secours catholique, qui souligne qu’elles permettront de réduire la pauvreté des enfants et de leur famille.
Toutefois, et plus globalement, l’Union nationale des associations familiales déplore que « toute la solidarité nationale ne soit pas mobilisée et que l’effort ne soit demandé qu’aux familles avec charge d’enfant ». Elle demande de « soulager la pression sur les familles » une fois que la branche famille sera redevenue excédentaire.