De nouvelles voix (1) se font entendre sur les préconisations du troisième « plan autisme » (2). Le Syndicat des psychiatres d’exercice public (SPEP) s’élève contre la réduction de la prise en charge « à sa seule approche éducative et rééducative ». Soulignant qu’aucune des méthodes recommandées par la Haute Autorité de santé (3) ne fait consensus sur le plan scientifique, il estime que le plan « stigmatise le secteur de la pédopsychiatrie – qui se voit privé de la responsabilité de l’organisation des soins apportés aux enfants souffrant d’autisme – et l’ensemble de ses professionnels ». Le SPEP réclame l’organisation, dans les meilleurs délais, d’une concertation associant les professionnels de la pédopsychiatrie, les ministères concernés et les associations de familles pour réviser ce plan. Il est appuyé par le « Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire », qui a demandé, lors d’un meeting unitaire organisé dans le cadre de ses « assises citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie », les 31 mai et 1er juin, le retrait de celui-ci. Un « appel des mille »en ce sens a été voté à l’unanimité.
Plus modéré, le Syndicat des employeurs associatifs de l’action sociale et médico-sociale (Syneas) reconnaît les avancées du plan – renforcement des dispositifs de dépistage et d’intervention précoce, soutien des familles, poursuite de la recherche, actions visant l’évolution des structures d’accueil. Il regrette toutefois qu’il repose quasi exclusivement sur les structures existantes et prévoie trop peu de places dédiées aux adultes. Ces insuffisances ne seront que partiellement « compensables » par « l’amélioration des dispositifs et des pratiques » souhaitée par le plan. Il estime en tout cas particulièrement important que les contenus de la formation initiale et continue des professionnels qui seront envisagés favorisent « une approche plurielle, permettant aux professionnels de s’approprier une lecture croisée des différentes méthodes et pratiques qui en découlent ». Il insiste sur la nécessaire « individualisation des réponses » et la coopération étroite entre l’ensemble des acteurs, et notamment avec les familles.