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Développement social : l’Uniopss lance le débat dans le cadre de la réforme territoriale

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La décentralisation ? « Une réforme pas très aventureuse sur le plan social », sans vision d’ensemble et loin du « choc de simplification » attendu, déplore Dominique Balmary, président de l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux). Au moment où les sénateurs examinaient le premier des trois textes sur la décentralisation (1) – sur « la modernisation de l’action publique territoriale et l’affirmation des métropoles » – la fédération réunissait en colloque, le 31 mai au Palais du Luxembourg, des représentants des unions régionales, de ses adhérents nationaux et plusieurs personnalités du secteur, en présence du sénateur (UDI) Jean-Marie Vanlerenberghe, vice-président de la commission des affaires sociales. Objectif : lancer une démarche de « lobbying » pour faire avancer l’idée de « développement social » dans le cadre de l’acte III de la décentralisation. « La prévention, la préparation des évolutions démographiques, la réduction des inégalités territoriales dans le domaine social, l’accompagnement social des mutations économiques, demandent une vision qualitative de moyen et long terme, aujourd’hui trop peu présente dans nos politiques sociales », estime le président de l’Uniopss. Pourquoi ne pas, pour combler ce manque, « compléter la vocation économique de la région par une mission de développement social, croiser ces deux domaines, les enrichir l’un par l’autre ? »

Une approche à laquelle souscrit pleinement Alain Even, président du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) de Bretagne et de l’Assemblée des CESER de France, qui estime par ailleurs que la réforme de la décentralisation risque de se limiter « à un compromis entre élus, sans prise en compte des attentes des citoyens ». Alors qu’il conviendrait au contraire de « travailler sur les questions de finalité avant celles d’organisation », soutient Jean-Louis Sanchez, délégué général de l’Observatoire national de l’action sociale décentralisée (ODAS), sans cacher sa réticence à l’idée de créer des compétences en matière sociale pour les régions.

Pour l’Uniopss, il s’agit pourtant de conforter les départements dans leurs compétences actuelles d’action sociale, et d’inscrire le développement social au sein de projets de territoire visant à favoriser toutes les dimensions de la cohésion sociale. Une « maïeutique collective », résume Francis Calcoen, président de l’Uriopss Nord-Pas-de-Calais, qui pourrait prendre forme dans le schéma régional d’aménagement et de développement du territoire.

L’enjeu majeur est de parvenir à ce que les politiques sociales soient considérées comme un investissement, comme le plaide d’ailleurs l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale dans son dernier rapport annuel (2). Implanter un centre social en milieu rural, par exemple, c’est ouvrir des possibilités d’accueil de jeunes enfants, d’animation, de loisirs et donc attirer de l’activité économique sur le territoire, illustre François Vercoutère, délégué général de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France. Lequel plaide pour la reconnaissance des « capacités d’innovation locale, d’expertise et du savoir-faire des habitants » et pour des « outils de veille de l’innovation sociale ».

L’Uniopss souhaite désormais profiter du nouveau délai prévu pour l’examen de la réforme pour faire avancer sa réflexion. Et n’exclut pas, après ce « ballon d’essai », d’aller plus loin en préparant un événement de plus grande ampleur sur le sujet.

Notes

(1) Voir ASH n° 2807 du 26-04-13, p. 41.

(2) Voir ASH n° 2811 du 24-05-13, p. 5.

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