Chroniques en RASED

La cité des écoliers invite à suivre l’année scolaire d’une enseignante spécialisée en RASED (réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) – un chapitre par mois, de septembre à juin, des premiers cahiers aux grandes vacances… « Septembre est pour nous une période bien particulière. Les demandes d’aide provenant des enseignants, il nous faut leur laisser le temps de connaître leurs élèves et de pointer leurs éventuelles difficultés. Nous nous rendons utiles en faisant de l’aide à l’accueil des entrants en petite section de maternelle, en faisant passer des évaluations individuelles, en observant les élèves », commence Sylvie Blanchet, qui exerce dans les écoles primaires et maternelles d’un quartier populaire d’Orléans. L’enseignante a relevé les anecdotes les plus marquantes et les plus significatives de son travail. Chacune de ses chroniques – dont certaines sont déjà parues dans un quotidien national – est un instantané : une scène observée, un propos troublant, une réflexion qui lui est venue. Elle évoque Abdou, enfant qui pique des crises d’une rare violence ; Boris, 7 ans, intelligent mais on ne peut plus fantasque ; Elena, 8 ans, et son regard étrange – sans doute parce qu’elle en a trop vu avant de fuir la Tchétchénie avec ses parents ; ou encore Florence et Daniel, mutiques face aux adultes. Beaucoup sont des enfants de personnes sans papiers ou de demandeurs d’asile qui vivent dans des conditions précaires. D’autres ont un parent en prison ou grandissent dans un environnement violent. Leurs prouesses en dépit des difficultés stupéfient et émerveillent Sylvie Blanchet. Ces petits, dit-elle, contredisent tout ce qu’elle a appris en matière de psychologie de l’enfant. Elle aborde aussi ses échecs : ces jeunes qu’elle retrouve quelques années après les avoir pris en charge et qui, malgré leur curiosité et leur intelligence, n’ont pas pu suivre un parcours scolaire classique ou ont quitté l’école sans aucun diplôme. Si elle parle des entretiens avec les familles et de ses difficultés à s’adapter à un univers si différent du sien, on reste quelque peu sur sa faim, tant on aimerait qu’elle donne plus de détails sur ses missions et ses outils pédagogiques afin de mieux comprendre le métier d’enseignant spécialisé.