Craignant une attaque en règle des « principes fondamentaux de l’accessibilité », le Comité d’entente des associations représentatives de personnes handicapées et de parents d’enfants handicapés (1) a pris la plume. Dans une lettre adressée au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le 20 mai, il s’inquiète de trois mesures prises ou envisagées par le gouvernement. La première : la proposition d’abroger la norme AFNOR sur les répétiteurs des feux de circulation, destinés aux personnes aveugles et malvoyantes. Formulée dans le rapport de la mission de lutte contre l’inflation normative, cette proposition, si elle était adoptée, pourrait mener « soit à la disparition de toute sonorisation, soit à laisser à chaque ville une totale liberté pour mettre en place les dispositifs de son choix, fussent-ils contradictoires d’une agglomération à l’autre ».
L’organisation dénonce également le retrait, « à la demande du ministre des Transports », de l’amendement au projet de loi sur les infrastructures et les services de transports qui visait à imposer à tout véhicule électrique d’émettre un son lorsqu’il circule à moins de 50 km/h. Un dispositif destiné à protéger les personnes âgées ou handicapées dans leurs déplacements.
Enfin, le comité exprime son désaccord avec Catherine Morin-Desailly : la sénatrice (UDI) s’oppose à l’adoption d’une directive européenne obligeant les organismes publics à rendre leur site Web accessible, prônant une simple publication des sites vertueux. Impensable, pour le comité, qui souligne « la situation médiocre de la France en matière d’accessibilité numérique ».
(1) Il réunit plus de 50 associations, dont la Fédération des APAJH, l’APF, l’Unapei et l’Uniopss.