Le Groupement d’établissements et services d’aide par le travail et d’entreprises adaptées (GESAT) rendra publics le 6 juin (1) les premiers résultats de son « Observatoire économique du travail protégé et adapté » (2). Ce nouvel outil vise à étudier les relations économiques des établissements et services d’aide par le travail (ESAT) et entreprises adaptées (EA) avec les entreprises classiques, afin de développer des partenariats. La loi du 11 février 2005 permet en effet à ces dernières de s’acquitter de 50 % de leur obligation d’emploi de salariés handicapés en ayant recours à des actions de sous-traitance auprès de structures du secteur protégé et adapté. Alors qu’elle impose aux établissements d’au moins 20 salariés de recruter au moins 6 % de travailleurs handicapés, la moyenne nationale n’est que de 3,91 %, parmi lesquels le recours au milieu protégé et adapté ne pèse que pour 0,95 %.
Afin de pousser les entreprises classiques et les ESAT et EA à davantage coopérer, l’observatoire a mené une double enquête (3) visant à comparer leurs attentes respectives. Il en ressort que les activités proposées par le milieu protégé correspondent globalement aux besoins des entreprises classiques (espaces verts, conditionnement, propreté…). Mais ces dernières citent un certain nombre de freins à la collaboration, parmi lesquels leur méconnaissance du secteur protégé et adapté, des prix fixés par ce dernier qui seraient trop élevés ou encore une mauvaise compréhension des besoins des entreprises ordinaires. Le travail de l’observatoire vise notamment à permettre aux ESAT et EA de mieux répondre aux besoins des donneurs d’ordre, « sans mettre en péril notre mission d’accompagnement, tient à préciser Luc Camisassi, président du GESAT. Nous pouvons être aussi réactifs que des sous-traitants classiques, mais, pour cela, il nous faut créer des conditions de partenariat adaptées aux compétences des travailleurs handicapés. Le fait d’anticiper les besoins va leur permettre d’organiser la réponse aux demandes et de ne plus être sollicités dans l’urgence, comme c’est souvent le cas. Il n’est évidemment pas question pour nous de choisir des travailleurs handicapés en fonction des attentes des entreprises. » Le GESAT souhaite notamment sortir de l’organisation actuellement très manuelle du travail dans le secteur adapté et protégé. Pour cela, « il faut utiliser des supports et méthodes adaptés à la personne handicapée, pour qu’elle puisse les comprendre et s’en saisir », explique Luc Camisassi.
Par ailleurs, le GESAT souhaite que les ESAT et les EA mutualisent davantage leurs moyens pour répondre à de grosses commandes.
(1) Lors d’un colloque intitulé « Dynamiques et perspectives économiques du secteur du travail protégé et adapté en France » organisé au ministère de l’Economie et des Finances. Le même jour, le GESAT remettra ses IIes « Trophées pour des prestations HandiResponsables » valorisant des prestations délivrées par des structures du secteur protégé et adapté – Plus d’informations sur
(2) L’observatoire est lancé en partenariat avec les ASH, Entreprises & Carrières et la Lettre des achats.
(3) Enquêtes réalisées, d’une part, par OpinionWay auprès d’un panel représentatif de 316 directeurs d’ESAT et d’EA et, d’autre part, par le GESAT auprès de 53 entreprises et organismes publics.