A leur grande surprise, ils ont été entendus par un militaire, le commandant qui assure la sécurité de la présidence de la République, et non par un conseiller de François Hollande. Le 24 mai, les Handignés, un collectif de citoyens militant pour les droits des personnes handicapées, ont manifesté devant l’Elysée afin de porter haut leurs revendications. Ils ont bien été écoutés, mais nul autre en gagement n’a été pris que celui de faire remonter leurs doléances à François Hollande. « On refera une action du même type en septembre si on n’a pas de réponse d’ici là », prévient Marcel Nuss, membre du collectif.
Les Handignés réclament avant tout une évolution des allocations destinées aux personnes handicapées, notamment une augmentation de la prestation de compensation du handicap (PCH), destinée entre autres aux aides humaines. « Les particuliers employeurs sont obligés de licencier ou de diminuer les salaires d’employés très qualifiés, c’est dramatique », déplore Marcel Nuss. Le collectif souhaite également que le salaire du conjoint ne soit plus pris en compte pour calculer le montant de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). « Aujourd’hui, c’est pénalisant d’être en couple, donc certaines personnes handicapées se déclarent célibataires. En plus, c’est très humiliant d’être dépendant physiquement et financièrement de la personne que l’on aime », estime Marcel Nuss, lui-même lourdement handicapé. Il demande également que l’AAH soit imposable, « pour que ses bénéficiaires soient considérés comme des citoyens à part entière ».
Les manifestants ont, par ailleurs, fait part de leur souhait de voir l’article de la loi du 11 février 2005 sur la délégation de soins (1) enfin appliqué. Celui-ci prévoit que la personne handicapée peut désigner « un aidant naturel ou de son choix » pour des soins qu’elle ne peut réaliser seule, et que tous deux reçoivent une formation pour pratiquer ces gestes correctement. Mais le décret d’application n’est jamais paru, « bloqué depuis 2005 pour complaire à un lobby d’infirmiers libéraux », dénonce le collectif.
(1) Voir ASH n° 2434 du 16-12-05, p. 23.