Le ratio d’encadrement des personnes âgées en EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) « reste notoirement trop bas », a dénoncé la Fédération des personnels des services publics et de santé-Force ouvrière (FSPS-FO), lors de la présentation, le 23 mai, de sa deuxième enquête sur ces structures, après celle de 2009 (1). Les résultats de cette étude doivent toutefois être relativisés puisqu’ils sont basés sur les réponses volontaires d’établissements majoritairement publics (127 questionnaires exploitables) et non sur un panel représentatif.
Les EHPAD « flirtent avec des situations périlleuses », alerte Gilles Calvet, du Syndicat national des cadres hospitaliers-FO. Le ratio d’encadrement moyen, tous personnels confondus, est de 0,63, alors que l’objectif fixé par le « Plan solidarité grand âge » était d’un agent par résident, à l’horizon 2012 pour les personnes très dépendantes, à terme pour toutes. Ce ratio passe à 0,17 équivalent temps plein parmi le personnel médico-technique (psychologues, psychomotriciens, ergothérapeutes, etc.). Une « misère », dénonce la fédération. Le sous-encadrement est d’autant plus préoccupant que les plus de 85 ans seront quatre fois plus nombreux en 2060 et que la dépendance des personnes accueillies s’accroît.
Le prix moyen d’hébergement dans les établissements de l’enquête est de 50,64 € par jour, contre 45,82 € en 2009. « Un prix trop bas pour les structures, ne leur permettant pas d’effectuer tous les investissements nécessaires. Mais trop élevé pour les résidents et leurs familles : ceux-ci doivent verser en moyenne 1 500 € par mois pour le seul hébergement [2], alors que les retraites des Français sont en moyenne de 1 200 € », déplore Gilles Calvet.
Face à ces constats, la FSPS-FO appelle au renforcement de la pluridisciplinarité des équipes intervenant auprès des personnes âgées en institution et à l’accroissement des effectifs afin d’arriver à un ratio d’un agent par résident. Elle demande que la prise en charge de la dépendance soit financée par la sécurité sociale, afin d’alléger le reste à charge des personnes accueillies, et que soit abandonnée la convergence tarifaire jugée « dévastatrice » [3]. Elle réclame enfin une politique de relance des investissements dans les EHPAD, une évaluation juste des besoins des résidents, ainsi qu’une amélioration des rémunérations et des perspectives d’évolution professionnelle du personnel.
(1) Lors d’une conférence intitulée « Quel EHPAD pour demain ? » – Résultats consultables sur
(2) Selon une étude de la Fédération hospitalière de France/TNS ? Sofres, rendue publique le 29 mai, 46 % des personnes interrogées déclarent ne pas pouvoir payer pour elles-mêmes ou pour un parent une maison de retraite, dont le coût moyen mensuel est évalué à 2 200 € pour l’hébergement.
(3) Celle-ci consiste à ramener les établissements dont le tarif soins excède un plafond national prédéfini au niveau de ce dernier. Près d’un millier d’EHPAD serait touchés selon FO.