Le troisième « plan autisme » présenté par Marie-Arlette Carlotti continue de susciter des réactions (1). La Fegapei (Fédération nationale des associations gestionnaires au service des personnes handicapées) salue la volonté de « transformer et de renforcer les établissements et services médico-sociaux par l’octroi de crédits supplémentaires » et de développer les Sessad (services d’éducation spécialisée et de soins à domicile) pour un accompagnement dès le plus jeune âge. En revanche, elle regrette que le gouvernement n’ait pas pris « la juste mesure » de la nécessité de développer un réseau de repérage et de diagnostic « à la hauteur des enjeux ». Elle déplore également que la situation des autistes accompagnés en Belgique n’ait pas été examinée et que les centres de ressources autisme (CRA) n’aient pas fait l’objet d’une évaluation avant de se voir confier de nouvelles missions. Surtout, au regard des enseignements tirés par le passé – « seul un tiers des mesures préconisées ont été mises en œuvre » –, la Fegapei souhaite organiser un dispositif de suivi de la réalisation du plan. Celui-ci regrouperait « des associations, des professionnels, des représentants des familles et des experts ». L’objectif est de « pouvoir peser collectivement dans le dialogue avec les pouvoirs publics pour défendre une politique qui réponde aux besoins et aspirations des personnes avec autisme ». Ce dispositif de suivi se déclinerait également au plan local en s’appuyant sur les délégations régionales et les relais des autres membres. Pour la Fegapei, un tel outil ne remet pas en cause sa participation au comité de suivi piloté par le gouvernement.
Tout comme le « Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire » (2), les CEMEA (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active) reprochent au « plan autisme » de se limiter aux approches neurocognitives, éducatives et comportementales, et de subordonner le soutien financier à ces « bonnes pratiques professionnelles ». « Ce sont les approches pluri-dimensionnelles qui apportent les meilleures évolutions, pointent les CEMEA. Les pratiques inspirées de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle sont à considérer au même titre que les autres et non à rejeter, ni à opposer systématiquement. » L’association regrette que le gouvernement ait cédé aux « pressions des lobbys ».