« Les institutions européennes ont joué un rôle déterminant en proposant de reconstruire l’aide alimentaire sur une base solide pour compenser la perte inenvisageable de l’ancien Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) », se réjouissent les Restos du Cœur, les Banques alimentaires, la Croix-Rouge française et le Secours populaire après que la commission Emploi et Affaires sociales du Parlement européen s’est prononcée, le 20 mai, en faveur du Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD), avec un montant maintenu au niveau de 2007-2013, soit 3,5 milliards d’euros. Il faudra toutefois que le Parlement européen entérine cette décision.
Depuis plusieurs mois, les associations s’étaient mobilisées pour sauver le PEAD qui bénéficiait à 18 millions d’Européens démunis dans 19 Etats membres (1). Cette aide représentait en effet de 23 % à 50 % des denrées alimentaires distribuées. Après la décision du Conseil européen, le 8 février dernier, de prolonger le programme – tout en le réduisant à 2,5 milliards d’euros pour 2014-2020 – en le remplaçant par un FEAD, elles avaient exprimé leur déception (2). Aujourd’hui, si elles saluent la décision de la commission du Parlement européen, elles alertent les chefs d’Etat sur « le chemin qu’il reste à parcourir ». En moyenne 10 % de personnes supplémentaires sont venues chercher de l’aide cette année et, depuis 2008, certaines associations enregistrent plus de 40 % de demandeurs de plus, soulignent-elles. Dès lors, il reste « des zones d’ombres inquiétantes » au nouveau FEAD, font-elles valoir, exigeant des Etats membres qu’ils prennent leurs responsabilités, « tant sur le budget que sur la viabilité réelle et quotidienne des fonds ». Elles estiment en particulier que le FEAD devrait être doté d’au moins 4,75 milliards d’euros pour 2014-2020.