Dans une affaire d’agression sexuelle présumée par ascendant, Paul, 8 ans, est entendu au commissariat. Questions et réponses se succèdent, couvertes par le bruit de mitraille incessant de la machine à écrire. Cette audition filmée montre un enquêteur plus concentré sur son clavier que sur son jeune interlocuteur. Quant à ce dernier, tétanisé, il se recroqueville de plus en plus et glisse progressivement sur l’avant de son siège jusqu’à être totalement hors champ pendant 20 minutes d’enregistrement. Seul le fauteuil vide apparaît à l’écran. « Il n’y avait rien à entendre qu’une voix dévitalisée, désincarnée, sans qu’on puisse voir les mimiques de l’enfant ni celui-ci se tordre les mains », se souvient Sophie Valente, aujourd’hui substitut du procureur d’Angers. « C’était en août 2010, dans une juridiction ne disposan
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques
S'abonnerDéjà Abonné ?