Le troisième plan « autisme », présenté le 2 mai par Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées (voir ce numéro, page 5), a reçu un accueil mitigé de la part des associations. La Fédération des APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés), plutôt satisfaite, salue le budget en augmentation de 10 %, la création de nombreuses places pour adultes et enfants sur la durée de plan (2013-2017) ainsi que « le soutien apporté aux familles par la création de places d’accueil temporaire qui leur offrent des solutions de répit ». Tout comme la Fédération française Sésame Autisme, le collectif Autisme et Autisme France, l’APAJH estime également que la volonté de Marie-Arlette Carlotti d’associer le monde associatif au suivi du plan est « une avancée significative ». Les associations se félicitent que la ministre déléguée ait tenu compte des recommandations de la Haute Autorité de santé et de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM), avec notamment la mise en place d’un diagnostic et d’une intervention précoce – pour laquelle le rôle des centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP) est renforcé –, le développement de la formation initiale et continue du personnel des secteurs médico-social et sanitaire, ainsi que la formation pour les aidants familiaux.
Reste un point « oublié », selon Vaincre l’autisme : le plan ne prévoit pas le développement des structures dites expérimentales et/ou innovantes. L’association estime que la France prend du retard en choisissant « de cloisonner et de maintenir l’institutionnalisation de l’autisme ». Autisme France renchérit en dénonçant « l’invraisemblable gaspillage de l’argent public dans des pratiques obsolètes, inefficaces, voire toxiques ». Elle assure que « la réforme de l’existant, si elle est souhaitable, prendra des années », d’autant qu’elle se heurtera à la « résistance aux changements » de nombreux professionnels de terrain. Pour la Fédération française Sésame-Autisme, « à cause du financement toujours insuffisant dédié à la création de places adaptées au regard des besoins concrets qui augmentent, ce plan laisse peu d’espoir à toutes les personnes directement concernées, familles et professionnels, qui attendent désespérément des accompagnements globaux multidisciplinaires, adaptés et de proximité, afin de voir la situation des personnes autistes s’améliorer rapidement ».