Adapter le service public de l’emploi aux besoins des quartiers populaires. Telle est l’ambition d’une convention d’objectifs 2013-2015 signée le 30 avril entre le ministre du Travail, le ministre délégué à la ville et Pôle emploi. Elle vient compléter celle paraphée cinq jours plus tôt entre ces mêmes ministres pour relancer l’emploi sur ces territoires (1) et converge avec les orientations définies par Pôle emploi dans son plan stratégique « Pôle emploi 2015 » (2).
Cette convention précise donc les engagements opérationnels de Pôle emploi en faveur de l’emploi dans les quartiers populaires. Tout d’abord, il s’agit d’« optimiser la présence et la délivrance des services de Pôle emploi, avec les autres partenaires acteurs du territoire, sur la base d’un diagnostic territorial de l’accessibilité des services (acteurs présents, qualité, distance…) ainsi que des besoins spécifiques des demandeurs d’emploi ». Pour ce faire, les services de Pôle emploi assureront leur présence par des « points de contacts physiques », que ceux-ci soient des sites de son propre réseau (agence de proximité, relais Pôle emploi, permanence…) ou que des missions d’accueil et d’information soient relayées sur ces quartiers par des partenaires. Pôle emploi entend aussi mobiliser ses conseillers afin qu’ils se déplacent sur ces territoires et proposent sa gamme de services.
En conséquence, les moyens du service public de l’emploi seront renforcés et adaptés aux besoins des quartiers populaires. Sur les 2 000 contrats à durée indéterminée supplémentaires attribués à Pôle emploi par le gouvernement en 2013, 400 seront ainsi affectés aux agences les plus concernées par la politique de la ville.
En outre, pour améliorer l’employabilité des demandeurs d’emploi des quartiers prioritaires, Pôle emploi s’engage :
→ à mobiliser et à adapter ses aides et prestations en fonction des besoins des territoires ;
→ à impulser des actions partenariales, notamment avec les conseils généraux et les centres communaux d’action sociale, permettant un accompagnement global et la levée des freins à l’emploi ;
→ à mettre en œuvre des actions pour favoriser le recrutement de résidents des quartiers prioritaires, en lien avec les acteurs économiques du territoire, dans le cadre notamment des emplois d’avenir, des contrats de génération et des emplois francs (3).
S’agissant des emplois francs, la convention précise que Pôle emploi en assurera la gestion pour le compte de l’Etat : repérage et mobilisation des jeunes et des entreprises en lien avec les partenaires, notamment les missions locales et les Cap Emploi, instruction des demandes, versement de l’aide.
Par ailleurs, Pôle emploi sera systématiquement signataire des contrats de ville. Une instruction ultérieure précisera les modalités opérationnelles de son implication.
Enfin, afin de soutenir Pôle emploi dans l’exercice de ses missions, le ministère délégué à la ville permettra notamment de mobiliser des crédits spécifiques de la politique de la ville pour développer des actions innovantes ou expérimentales en matière d’accueil, d’accompagnement ou de repérage sur les territoires les plus défavorisés.
(3) Ces derniers s’inscrivent dans le cadre d’une expérimentation qui va être lancée sur dix sites pilotes et qui consistera, pour l’Etat, à financer – à hauteur de 5 000 € par emploi la première année – les entreprises qui vont employer un jeune issu des quartiers concernés, qu’il soit diplômé ou non – Voir ASH n° 2798 du 22-02-13, p. 5.