Permettre aux habitants de participer à l’amélioration de leurs conditions de vie, au développement de l’éducation et de l’expression culturelle, au renforcement des solidarités et des relations de voisinage, à la prévention et la réduction des exclusions, par une démarche globale adaptée aux problématiques sociales d’un territoire, tel est l’objectif des 2 802 centres sociaux et 845 espaces de vie sociale qui émaillent le territoire. La caisse nationale des allocations familiales (CNAF) a voulu mieux connaître ces équipements de proximité financés par la branche famille en menant une enquête en 2012 (1). Ceux-ci ne couvrent que 5 % des communes, mais près de la moitié de la population. Ils sont moins répandus dans les petites communes : 2 % des communes rurales possèdent un établissement d’animation de la vie sociale. La capitale et ses alentours sont mieux dotés, puisqu’un tiers des communes d’Ile-de-France disposent au moins d’une structure. Cinq villes – Strasbourg, Toulouse, Bordeaux, Saint-Etienne et Paris – accueillent chacune 20 établissements et plus !
Les deux types d’équipements se présentent comme alternatifs – les communes proposant aux habitants à la fois l’un et l’autre sont rares. Espaces de vie sociale et centres sociaux se distinguent par leur fonctionnement puisque les premiers (appelés jusqu’en 2012 « structures de voisinage ») ouvrent moins souvent toute l’année que les seconds. Les centres sociaux sont accessibles aux habitants depuis plus longtemps – un tiers est agréé depuis plus de 20 ans et un autre tiers depuis plus de dix ans (2) – tandis que la moitié des espaces de vie sociale existent depuis moins de cinq ans. « On peut supposer que ces différences d’ancienneté et d’accès se retrouvent dans les activités proposées, certaines demandant plus de temps pour être mises en place, pour trouver des partenaires ou pour être connues des habitants », note la CNAF. Leur fonctionnement peut également différer selon leur mode de gestion : la quasi-totalité des espaces de vie sociale ont adopté une forme associative, contre seulement 2/3 des centres sociaux (3). Les caractéristiques démographiques et urbanistiques et le positionnement institutionnel influent aussi sur leurs pratiques : dans les zones rurales ou semi-urbaines, les centres sociaux sont souvent seuls sur leur territoire et font face aux besoins non couverts par l’action publique dans une logique soit de donneur d’alerte soit d’absorption des missions ; dans les zones urbaines denses, ils travaillent en partenariat.
90 % des centres sociaux ont une action liée à la petite enfance, incluant aussi bien les offres d’accueil du jeune enfant que des activités d’éveil ou des espaces d’accueil parent-enfant. L’accueil se poursuit à mesure que les enfants grandissent dans les trois quarts des structures. 90 % d’entre elles mènent aussi une action visant à lutter contre l’isolement ou la paupérisation de familles fragilisées, par exemple par l’organisation d’accueils collectifs ou d’ateliers sur la vie quotidienne. La moitié des centres sociaux investissent les questions de logement ou de relations intergénérationnelles. Parmi les actions d’inclusion sociale figurent l’accompagnement social aux vacances familiales ou le soutien scolaire (80 %). Les espaces de vie sociale répondent également à des objectifs de développement des liens sociaux et familiaux, dans une déclinaison plus resserrée d’activités : la moitié mène des actions de soutien à la parentalité ou d’information et de prévention, un tiers propose un accompagnement scolaire.
(1) « Centres sociaux et structures de voisinage dans l’animation de la vie sociale des caisses d’allocations familiales » – L’e-ssentiel n° 134 – Avril 2013 – Disponible sur
(2) Les premiers centres sociaux ont vu le jour en 1922, à la suite des maisons sociales mises en place à la fin du XIXe siècle. Les CAF les financent depuis 1948 et l’Etat, qui le fait depuis 1961, a contribué à leur développement.
(3) Certains sont gérés par des collectivités territoriales.