Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche a donné son feu vert. Un an après l’accord de son conseil scientifique (1), le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) a reçu l’autorisation de créer une option « travail social » à deux doctorats de sociologie et de sciences de l’éducation. Dès septembre prochain, les professionnels détenteurs d’un master 2 pourront donc préparer des thèses sur leurs pratiques d’intervention. Cet accès à la voie doctorale s’inscrit dans la suite logique du master de recherche en travail social proposé par la chaire de travail social et d’intervention sociale du CNAM. Il est en outre justifié par l’inscription des formations sociales dans le système licence-master-doctorat – un processus néanmoins ralenti en France par le blocage de la reconnaissance des diplômes de niveau III au grade de la licence.
Il s’agit là d’une avancée incontestable puisqu’elle permet aux professionnels d’acquérir l’expertise nécessaire pour produire de la recherche scientifique dans le champ du travail social. Avec des enjeux de valorisation et de reconnaissance de ce secteur comme l’ont montré les débats lors de la conférence de consensus sur « la recherche en/dans/sur le travail social » (2). Certains regretteront toutefois que le travail social ne soit reconnu que comme une spécialité à deux doctorats existants et qu’il ne soit toujours pas considéré comme une discipline académique à l’instar de nombreux pays européens. Le doctorat obtenu aura toutefois la même valeur qu’un doctorat académique classique et permettra à ses titulaires de postuler à des postes de maître de conférences ou de professeur des universités. Marcel Jaeger, titulaire de la chaire de travail social et d’intervention sociale, veut y voir, pour sa part, une première étape, vers la création d’un doctorat en travail social, qui impliquerait la création d’une section au Conseil national des universités (CNU).