Alors que la crise affecte en premier lieu le niveau de vie des ménages les plus modestes, celui des 5 % des personnes les mieux loties repart à la hausse en 2010, constate l’INSEE dans son enquête 2013 sur les revenus et le patrimoine des ménages (1). Le système de transferts sociaux a néanmoins amorti les effets de la dégradation socio-économique : le premier décile de revenu par unité de consommation diminue de 3,2 % en moyenne par an de 2008 à 2010, et de 1,2 % après transfert.
Conséquence des évolutions contrastées entre les deux extrémités de l’échelle, la plupart des indicateurs d’inégalité augmentent depuis 2008. Le rapport entre la masse des niveaux de vie des 20 % des personnes les plus aisées et celle des 20 % les plus modestes s’élève ainsi de 4,3 à 4,5. Avec un niveau de vie médian de 19 270 euros par an (1 610 € mensuels), le taux de pauvreté monétaire continue de progresser pour s’élever à 14,1 % en 2010, soit une hausse de 0,6 point. Il est de 19,6 % parmi les moins de 18 ans, ce qui porte le nombre d’enfants pauvres à 2,7 millions. La situation des parents sur le marché du travail est bien sûr un facteur déterminant, de même que la configuration familiale ou la taille de la fratrie. 35 % des enfants pauvres habitent avec un seul parent.
En 2009, la situation des aînés s’est dégradée. Le taux de pauvreté monétaire des personnes âgées de 75 ans ou plus s’élève à 13 %, contre 7,7 % pour celles âgées de 65 à 74 ans et 12,8 % pour les personnes d’âge actif. L’écart du niveau de vie entre les seniors les plus jeunes, qui bénéficient de carrières salariales plus complètes et ceux les plus âgés, dont le pouvoir d’achat reste stable, tend en outre à s’amplifier avec le vieillissement de la population. Mais la pauvreté des seniors reste concentrée, et s’est même accrue, chez les femmes de plus de 75 ans, souvent veuves et qui ont peu travaillé.
(1) Disponible sur