Pour se développer, les jeunes enfants ont besoin autour d’eux d’adultes qui vivent en bonne intelligence. Pour autant, la participation des parents aux structures d’accueil de la petite enfance ne va pas forcément de soi. Et l’instaurer ne se décrète pas : c’est tout un processus qui nécessite apprentissage et apprivoisement mutuel, soulignent Sylvie Rayna et Catherine Bouve, chercheuses en sciences de l’éducation, coordinatrices de cet ouvrage collectif. « Créer des alliances entre parents et professionnels pour une éducation de qualité repose sur le triptyque être ensemble, faire ensemble, penser ensemble », détaillent Marie-Laure Bonnabesse et Marie-Claude Blanc, formatrices en travail social. Autrement dit, il ne s’agit pas seulement que les parents puissent entrer dans la structure d’accueil et y passer un peu de temps, mais également que cette rencontre se poursuive dans des actions et des espaces de réflexion communs. A partir de leur expérience d’une classe-passerelle de Roubaix (Nord) en tant qu’usagères ou éducateurs, deux mères et deux professionnels insistent aussi sur l’importance de diversifier les modalités participatives des parents à la vie de l’établissement. Visant à permettre à des enfants de 2?ans qui n’ont pas connu d’accueil extrafamilial un passage en douceur entre la maison et l’école, la classe-passerelle ne peut atteindre cet objectif sans reconnaître, chez les parents, « la valeur de leur responsabilité éducative » et rechercher tous les moyens de favoriser leur engagement, témoignent les auteurs.
Petite enfance et participation. Une approche démocratique de l’accueil
Sous la direction de Sylvie Rayna et Catherine Bouve – Ed. érès – 26 €