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Désaccords sur l’état des lieux

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Une banlieue de la région parisienne. Des immeubles vétustes. Madame le maire décide d’une réhabilitation. Elle présélectionne trois cabinets d’architectes. La population locale n’a qu’une hâte, les rencontrer, pour leur faire part de leurs besoins, de leurs envies – après tout, c’est eux qui devront vivre au quotidien dans le nouvel ensemble. Les habitants ont même préparé un « cahier de doléances » sous forme de vidéo. Le premier architecte ne daigne pas se déplacer ; le deuxième le fait à contrecœur et ne compte passer qu’en coup de vent ; la troisième concurrente veut bien prêter une oreille. Alors ce jour-là, dans le local social, le gardien de la cité, sa fille documentariste et quatre jeunes ont décidé qu’une « séquestration douce » était la seule solution pour se faire entendre. « C’est une invitation à mieux connaître notre quartier. Ça ne prendra pas beaucoup de temps par rapport à l’enjeu », affirme le gardien en verrouillant les issues du centre social. Les désirs sont explicites : fini le laid, le « pas fini », le « sans vie », les espaces « brutalisés par l’architecture », la ségrégation – mais attention, en démolissant le béton, à ne pas démolir aussi la vie des résidents ! La suite de la pièce de théâtre alterne chansons live, vidéos, flash-backs et discussions, à travers lesquels C’est la faute à Le Corbusier pose des questions de fond : l’architecture et l’urbanisme peuvent-ils être des vecteurs d’une transformation sociale profonde ? L’extension sans fin des villes est-elle envisageable ? Les références aux architectes Oscar Niemeyer (la ville de Brasilia), Le Corbusier (la Cité radieuse de Marseille), Zaha Hadid (les opéras de Canton et de Cardiff) et Rem Koolhas (le parc de la Villette, à Paris) enrichissent le débat, qui oscille entre défense et accusation des grands ensembles. Portée par une troupe enthousiaste mais aux talents inégaux, cette expérience théâtrale originale sous-titrée « comédie urbaine » véhicule un vrai message social en témoignant d’un état des lieux complexe.

C’est la faute à Le Corbusier

Louise Doutreligne – Jusqu’au 28 avril à la Cartoucherie – Théâtre de l’Epée de bois, route du Champ-de-Manœuvre, 75012 Paris – 1 h 40 – Du mardi au samedi à 21 h, le dimanche à 18 h – De 7 à 18 € – www.epeedebois.com

Culture

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