Après avoir abrogé « l’infâme circulaire Guéant » du 31 mai 2011 (1) – pour reprendre les termes de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche –, le gouvernement souhaite aller plus loin pour simplifier la vie des étudiants étrangers. Et renforcer ainsi l’attractivité de la France. Plusieurs mesures ont été décidées dans cette optique. Geneviève Fioraso et son collègue de l’Intérieur, Manuel Valls, les ont dévoilées, le 16 avril, lors d’une visite à la Cité internationale universitaire de Paris.
Ils ont annoncé, en premier lieu, qu’ils travaillaient ensemble à la mise en place d’un titre de séjour pluriannuel dont la durée dépendra de celle des études (trois ans pour une licence, deux ans pour un master). L’idée étant d’éviter aux étudiants et chercheurs concernés des procédures de renouvellement de visa qui non seulement les « pénalisent », mais, en plus, encombrent l’administration. Cette disposition était jusqu’ici à la discrétion des services préfectoraux. Elle devrait donc devenir de plein droit. « Une circulaire sera prise en ce sens très prochainement », a indiqué Geneviève Fioraso. Notons que la sénatrice (PS) Dominique Gillot avait déposé en février dernier une proposition de loi allant dans le même sens. Les ministres ont également annoncé un rapprochement des universités et des préfectures afin « que le suivi des étudiants étrangers soit simplifié et mieux coordonné », a précisé Manuel Valls. Geneviève Fioraso a prôné, plus généralement, l’ouverture de « guichets uniques » au plus près des campus, « permettant d’accomplir en un seul lieu toutes les démarches pédagogiques, administratives et pratiques liées à une installation ».
Le gouvernement souhaite encore faciliter l’insertion des meilleurs étudiants sur le marché du travail, qui avait été fortement restreinte par la circulaire « Guéant ». Promettant « un passage plus facile du statut d’étudiant à celui de salarié pour les jeunes diplômés d’un master ou d’un doctorat », Geneviève Fioraso a, à cet égard, simplement évoqué « un travail en cours, mené avec Michel Sapin ». Par ailleurs, les étrangers ayant soutenu un doctorat en France pourraient bénéficier d’une « forme de visa permanent pour visiter à nouveau notre pays chaque fois que de besoin ». C’est en tout cas le souhait de la ministre.
Toutes ces questions devraient être abordées lors de débats – sans vote – sur l’immigration professionnelle et étudiante prochainement organisés au Parlement.