Un rapport réalisé par l’Institut lituanien de politique et de gestion publiques, pour le compte de la Commission européenne, souligne la plus-value de mécanismes d’éducation « universels » et « peu ciblés » pour accompagner les élèves en difficulté ou les élèves immigrés (1). Publiée le 11 avril, cette étude fait ainsi l’éloge des systèmes danois et suédois qui offrent un accompagnement continu dans les domaines les plus importants pour l’inclusion. Et recommande aux autorités françaises d’accorder « davantage d’attention à la structure globale de son système éducatif et à ses effets sur l’intégration des enfants migrants nouvellement arrivés qu’aux dispositions des politiques ciblées sur [ces enfants] ».
Après avoir passé en revue les systèmes éducatifs de 15 pays ayant accueilli récemment des flux migratoires importants – Autriche, Belgique (communauté néerlandophone), République tchèque, Chypre, Danemark, France, Allemagne, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Suède et Royaume-Uni –, l’étude conclut, de manière générale, que « les risques de ségrégation et d’inscription dans des écoles disposant de ressources moindres sont plus élevés pour les enfants migrants ». « Leurs résultats scolaires sont, par conséquent, plus faibles et la probabilité qu’ils abandonnent l’école prématurément est élevée », estiment les auteurs, qui adressent donc trois messages clés aux décideurs politiques. Ils soutiennent, tout d’abord, une approche intégrée en matière d’accompagnement éducatif des enfants migrants nouvellement arrivés, englobant, comme les systèmes danois et suédois, le soutien linguistique et scolaire, la participation des parents et des communautés, et l’éducation interculturelle. Le rapport souligne ensuite que les mécanismes d’éducation universels et peu ciblés, visant à accompagner les élèves en difficulté ou les élèves immigrés, sont souvent plus inclusifs et avantageux, en particulier pour les enfants migrants nouvellement arrivés. Enfin, ses auteurs estiment qu’il faudrait accorder aux écoles et aux municipalités un niveau raisonnable d’autonomie afin de pouvoir mieux répondre aux spécificités des besoins locaux, tout en assurant, au niveau central, un système global de suivi et d’évaluation des politiques mises en œx0153;uvre et des résultats des enfants migrants.
L’Institut lituanien de politique et de gestion publiques adresse également une série de recommandations plus spécifiques à chaque pays étudié. La France qui, en 2009, comptait 32 367 élèves nouvellement arrivés, est ainsi encouragée à :
→ offrir à ces élèves un soutien continu en matière de formation linguistique au-delà de l’année suivant leur arrivée sur le territoire français ;
→ mettre en œx0153;uvre une évaluation continue des élèves afin de s’assurer qu’ils n’accumulent pas les difficultés et à assurer, en cas de changement d’école, le partage des informations ;
→ renforcer l’information des parents sur la nature du système scolaire français et la manière dont ils peuvent s’investir dans la formation de leur enfant. Le rapport recommande notamment que, dans la mesure du possible, des services de traduction soient proposés lors des rencontres parents/professeurs ;
→ promouvoir et formaliser l’éducation interculturelle, voire l’étendre au-delà des classes ayant des enfants migrants nouvellement arrivés, car « une politique centralisée sur la diversité de la culture et des langues à l’école clarifierait le rôle que les écoles peuvent jouer pour soutenir le dialogue interculturel ».
(1) Rapport disponible en anglais sur