Accompagné de la ministre du Logement, Cécile Duflot, et de la ministre déléguée chargée de la lutte contre l’exclusion, Marie-Arlette Carlotti, Jean-Marc Ayrault s’est rendu, le 4 avril, dans le centre d’hébergement d’urgence situé rue de Mouzaïa, dans le 19e arrondissement de Paris. Tenu par l’Armée du salut, ce lieu – qui accueille 120 personnes – sera désormais ouvert toute l’année et non plus durant la seule période hivernale. Un lieu que le Premier ministre estime « exemplaire » de la politique que le gouvernement entend mener à l’égard des personnes sans abri ou mal logées. « Nous avons changé la base même de la politique d’accueil […] pour en finir avec la politique du thermomètre, c’est-à-dire que, lorsque la température monte, on ferme les centres d’hébergement d’urgence », a-t-il affirmé. Et pour changer cette donne, « le gouvernement s’est donné des moyens au travers du plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale » (1). Les chiffres communiqués par les services du Premier ministre montrent, à cet égard, que les engagements pris en matière de capacité d’accueil ont été revus à la hausse, pour tenir compte des « projets territoriaux de sortie de l’hiver » (2).
Le plan prévoyait en effet la création ou la pérennisation de 5 000 places d’hébergement d’urgence en 2013, la création de 4 000 places dédiées à l’accueil des demandeurs d’asile entre 2013 et début 2014 ainsi que la création de 7 000 places d’intermédiation locative comme alternative à l’hébergement. Mais le gouvernement assure que ce seront finalement 6 800 places d’hébergement d’urgence qui seront pérennisées ou créées. En outre, 3 000 places de centres d’accueil pour demandeurs d’asile seront créées en 2013 et 1 000 en 2014. Enfin, 7 900 places en logement adapté seront créées cette année.
A noter : « poursuivant la concertation engagée pour la réalisation des projets territoriaux de sortie de l’hiver, qui était centrée sur les personnes hébergées dans le dispositif hivernal », le gouvernement a demandé aux préfets de région de rassembler à nouveau tous les acteurs et d’élaborer avec eux, pour 2013, des « diagnostics territoriaux ». Ces diagnostics, explique Matignon, permettront de « disposer d’une vision globale des besoins en matière d’hébergement, d’améliorer et structurer l’offre à plus long terme dans le souci d’une meilleure adaptation des solutions apportées à la diversité des publics et des réalités territoriales, de valoriser les initiatives [ou bien encore] de prévenir les ruptures ».
(1) Sur le plan, voir ASH n° 2794 du 25-01-13, p. 39.
(2) Rappelons que, afin d’anticiper la fin du dispositif hivernal, le gouvernement a demandé, fin 2012, aux préfets de région de réunir autour d’eux les acteurs de l’hébergement et du logement sur leur territoire afin d’élaborer des projets territoriaux de sortie de l’hiver (voir ASH n° 2791-2792 du 11-01-13, p. 40). Ces derniers ont été remis fin février à Cécile Duflot et ont permis de « définir les capacités, d’évaluer les besoins et de proposer des leviers d’action pertinents et adaptés sur chaque territoire », indique Matignon.