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L’international, un défi pour les centres de formation

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Echanges d’étudiants ou de formateurs, programmes de recherche communs ou création de formations européennes : du Liban au Bénin, en passant par nos voisins européens, les centres de formation au travail social français s’ouvrent de plus en plus à l’international. Si l’intérêt d’une telle ouverture fait consensus, la mise en œuvre de ces actions reste difficile tant en termes de montage que de recherche de financement.

A l’époque de la mondialisation, de l’interconnexion et des réseaux, l’heure n’est plus au nombrilisme : les établissements de formation au travail social sont nombreux à développer des actions de mobilité, de coopération ou d’échange entre pays, conformément d’ailleurs aux impulsions européennes (voir encadré, page 25). Mais « il est encore extrêmement difficile d’avoir une vision d’ensemble. Les projets internationaux étant souvent le fait de rencontres individuelles, quand ils ne sont pas tout simplement la chasse gardée des directeurs qui y voient une bouffée d’oxygène, la tendance est à ce que chaque école contractualise dans son coin », relève Manuel Pélissié, directeur général de l’IREIS (Institut régional et européen des métiers de l’intervention sociale) et président de l’Aifris (Association internationale pour la formation, la recherche et l’intervention sociale). Si bien que les actions à l’international restent un mille-feuille : elles vont du simple affichage – « C’est très facile de signer une convention de partenariat et de poser une jolie plaque en marbre dans le hall de l’établissement », observe Manuel Pélissié – à des projets d’envergure complexes qui s’appuient sur un personnel dédié à l’international. La plupart, toutefois, restent globalement cantonnées dans certains secteurs (francophonie, humanitaire, jumelages déjà existants) et souffrent souvent d’un défaut de conception.

Malgré des avancées, les centres de formation français sont en retard par rapport aux universités étrangères (auxquelles sont rattachées la majorité des formations sociales dans le monde), qui bénéficient d’une capacité d’action internationale d’une tout autre ampleur. Un retard que l’Unaforis (Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale) entend rattraper en accompagnant ses adhérents et en les soutenant dans leur ouverture à l’étranger. L’état des lieux qu’elle a réalisé dans la foulée de sa « biennale » organisée en décembre 2012 (1) devrait permettre une « meilleure coordination et créer les conditions d’un transfert des bonnes pratiques », explique Robert Bergougnan, son référent « International » et directeur du centre régional de formation aux métiers du social Erasme, à Labège (Midi-Pyrénées).

Côté mobilité, les échanges d’étudiants arrivent en tête. A Paris, ceux qui suivent une formation d’assistant de service social à l’Etsup (Ecole supérieure de travail social) peuvent partir, dans le cardre d’Erasmus, lors de la deuxième partie de leur stage de deuxième année sur un site qualifiant à l’étranger (notamment en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas). Inversement, l’école accueille régulièrement leurs homologues européens qui participent à l’ensemble des activités pédagogiques liées à leur projet. Via des fonds régionaux, les étudiants de l’Institut régional du travail social (IRTS) PACA-Corse peuvent, quant à eux, poursuivre une partie de leur formation en Inde, en Afrique (Maroc, Madagascar, Bénin) ou au Canada. Au centre Erasme, les étudiants éducateurs partent dès la première année avec leur promotion une semaine à Berlin, puis une autre à Budapest, pour suivre un enseignement et visiter des structures – et accueillent en retour leurs homologues allemands et hongrois. « Cette mobilité collective prépare et facilite les projets de mobilité individuelle qui peuvent se dérouler pendant le stage de deuxième année en Europe, mais aussi au Québec, en Afrique ou en Amérique latine », explique Nadine Dulme, chargée de mission « mobilité » à Erasme. Aujourd’hui, un quart des étudiants de cet établissement (soit 50 sur 200) partent, chaque année, à l’étranger dans un cadre individuel ou collectif.

Ces expériences restent toutefois difficiles à mettre en œuvre. Il faut notamment vaincre les réticences des formateurs, qui redoutent une désorganisation de la formation et de la préparation au diplôme. En outre, les formations sociales étant largement organisées sur des bases pratiques qui supposent un contact direct avec les usagers et les professionnels, la maîtrise minimale des langues étrangères (pourtant optionnelles dans les formations sociales) s’avère un prérequis plus important que pour d’autres cursus. D’où la tendance au repli vers les pays francophones… Par ailleurs, du fait du retard français pour inscrire les diplômes de travail social dans le processus LMD (licence-master-doctorat), les départs à l’étranger dans le cadre d’Erasmus se limitent en général aux stages pratiques (plutôt qu’à des semestres entiers de formation). « Pour l’instant, on ne peut pas garantir que la formation suivie dans un autre pays européen soit équivalente à celle dispensée en France », explique Anne-Marie Gutierrez, formatrice à l’Etsup.

APLANIR LES INCOMPRÉHENSIONS

Quant aux échanges de formateurs, même si certains établissements en organisent – à l’IRTS PACA – Corse, par exemple, ils peuvent enseigner en Suisse, en Italie, en Belgique ou en Allemagne, puis accueillir leurs homologues étrangers –, ils sont plus complexes encore : outre l’organisation du remplacement des personnels qui se déplacent, ils souffrent toujours de nombreux préjugés. « C’est monnaie courante de s’entendre dire “bonnes vacances !” lorsqu’on part en voyage d’études à l’étranger », déplore Manuel Pélissié.

Compte tenu de ces freins multiples, la création du master européen « en analyse et innovation en pratiques sociales et éducatives » par l’Ecole européenne supérieure en travail social (EESTS) située dans quatre sites du Nord-Pas-de-Calais, le CESA (Centre d’enseignement supérieur pour adultes) de Roux (Belgique) et l’université de Valence (Espagne) a été un véritable défi. Il a fallu de nombreuses visites sur place et un dialogue continu pour aplanir les incompréhensions linguistiques et culturelles entre les partenaires. Ce diplôme est donc le résultat de compromis jusque dans son intitulé alambiqué. Homologué en 2009 par l’université espagnole, il est accessible au niveau bac + 3 sans qu’il soit nécessaire d’avoir suivi une formation préalable au travail social. Pour le reste, son organisation et son contenu ont été pensés par rapport à sa dimension européenne : bien qu’ils poursuivent leur cursus (372 heures) dans leur pays respectif, les étudiants se rendent à Valence pour un séminaire sur l’intervention sociale en Europe et doivent passer au moins une semaine dans un autre pays de la communauté. De plus, quel que soit leur sujet de mémoire, ils sont tenus d’y intégrer une comparaison entre au moins trois pays européens. Une contrainte salutaire, selon Thomas de Santis, directeur général adjoint de l’EESTS, qui observe le faible niveau de connaissance des étudiants sur les politiques sociales en Europe.

Malgré son intérêt, le diplôme connaît cependant des difficultés de financement : son coût (4 600 €) refroidit les employeurs et les candidats isolés. Le conseil régional, qui a été sollicité pour une subvention, n’a pas donné suite pour le moment. Aussi l’EESTS, qui n’avait que six candidats à la rentrée 2012, n’a pas pu délivrer cette année la formation. En attendant la rentrée 2013, et à terme peut-être la création d’un master 2 (de recherche), elle poursuit néanmoins son ouverture. Une chargée de mission « Europe » a été embauchée et 10 % des cours que l’école dispense doivent inclure une dimension communautaire. En outre, une bourse de 300 € est délivrée à tous les étudiants pour un séjour d’une semaine en Europe, tandis qu’une « semaine européenne » est organisée chaque année sur les quatre sites de l’établissement.

Cet investissement institutionnel et pédagogique est également au cœur du projet de coopération porté par cinq IRTS français (Basse-Normandie, Bretagne, La Réunion, Lorraine et Poitou-Charentes) et cinq centres jeunesse québécois. Né dans le sillage d’un accord intergouvernemental signé en 2008 pour favoriser les mobilités de la France vers le Québec, il a été précédé d’une phase d’imprégnation mutuelle : « Au départ, notre motivation première consistait à répondre à la pénurie d’intervenants sociaux que nous connaissions au Québec. Il a fallu que les IRTS nous fassent comprendre que la première étape pour y remédier était d’accueillir des stagiaires », relate Camil Picard, directeur général du centre jeunesse de la Montérégie. « Nous avons eu besoin de mieux nous connaître pour comprendre que les enjeux étaient différents entre nos deux pays et bien saisir ce qui nous animait », renchérit Jean-Michel Godet, directeur général de l’IRTS Basse-Normandie. Il précise que les « connexions » entre les principaux partenaires se sont définitivement établies lors d’un séjour d’une semaine dans un chalet isolé du Québec. Une fois ces bases posées, il a été alors possible de structurer le projet, dont le pilotage a évolué au-delà des seuls directeurs d’établissements pour intégrer des référents sur chacun des axes (mobilité étudiante, mobilité des usagers, mobilité professionnelle, recherche). Lesquels sont soutenus par une personne à mi-temps chargée de la coordination de part et d’autre de l’Atlantique. Des outils (par exemple, un guide d’accueil) ont également été créés.

Outre les délais qui, en matière de coopération internationale, sont plus longs que pour d’autres types d’action – sans compter les cas où la situation géopolitique, comme lors du printemps arabe, paralyse les projets en cours –, l’ingénierie et la logistique impliquent des moyens budgétaires. Or ces derniers restent limités : par exemple, l’Agence 2e2f (Europe-Education-Formation France), qui finance Erasmus dans le cadre du programme pour l’éducation et la formation tout au long de la vie, délivre environ 400 € par étudiant sous la forme d’une enveloppe globale. « L’Etsup, qui fait partir une dizaine d’étudiants par an, ne perçoit qu’une somme limitée en comparaison de celles reçues par les universités qui en envoient à l’étranger un nombre beaucoup plus important », observe Anne-Marie Gutierrez. Même si certaines régions attribuent des bourses, elles n’ont aucune obligation de prise en charge en matière d’échanges internationaux. Enfin, les autres sources de financement sont souvent étroitement liées aux pays partenaires (Fonds québécois, Office franco-allemand pour la jeunesse…). D’où la volonté de l’Unaforis d’outiller davantage les établissements de for ? mation pour les aider à actionner les bons leviers.

AVANTAGE PÉDAGOGIQUE

Une chose est sûre : l’intérêt des coopérations internationales, malgré leurs montages complexes, fait consensus. Ceux qui mettent en œuvre des mobilités étudiantes y trouvent un avantage pédagogique indéniable. « Découvrir une autre culture constitue une ouverture et un enrichissement d’autant plus nécessaires que la plupart des travailleurs sociaux seront confrontés à la problématique de la migration et de l’interculturalité, lors de leur vie professionnelle », souligne Robert Bergougnan. Pour certains, le voyage à l’étranger est même l’occasion de mûrir et de tester un projet d’expatriation. Plus largement, se familiariser avec d’autres institutions et politiques publiques permet aux étudiants d’apprendre à contextualiser leur intervention. « Ils prennent conscience des dissemblances entre les formations et les dispositifs d’intervention sociale, ce qui provoque d’intenses réflexions et, parfois, une déstabilisation que nous sommes amenés à retravailler ensuite – par exemple, au sujet de l’accompagnement sexuel des personnes handicapées qui est reconnu en Allemagne », complète Nadine Dulme.

Ce décentrage vaut aussi pour les formateurs et les équipes de direction. « L’exploration d’autres systèmes institutionnels renouvelle le regard que nous portons sur le cloisonnement entre le sanitaire et le social ou la distinction entre les secteurs lucratif, non lucratif et public, qui n’existent pas forcément ailleurs », explique Manuel Pélissié. Cette mise à distance prend également corps par le biais des traductions qui « questionnent nos références institutionnelles, culturelles et philosophiques », ajoute Robert Bergougnan. La difficulté à traduire le terme « empowerment » en français n’est-elle pas ainsi révélatrice de la frilosité de l’intervention sociale française vis-à-vis du collectif ?

Les coopérations internationales en matière de recherche, bien qu’encore peu développées (2), participent aussi à cette distanciation. A l’image du programme développé par l’IREIS par le biais de l’Association France-Québec. Financée par la région Rhône-Alpes, une mission exploratoire a permis à des professionnels de cet établissement de visiter des centres de jeunesse et des laboratoires d’universités québécois. Dans la foulée, une recherche comparative entre les deux pays portant sur l’intervention à domicile et en milieu ouvert dans les champs de la vieillesse, du handicap et de la protection de l’enfance a été programmée (avec, à la clé, un budget de 80 000 € du conseil régional) ; elle sera ponctuée par un colloque internationale en 2015. « L’international ne peut plus être considéré comme une façon de porter le regard français à l’extérieur, dans une logique postcoloniale : il doit aussi permettre à nos partenaires étrangers de nous apporter leur manière de faire », comme les interventions de type communautaire, mal loties en France, défend Manuel Pélissié. « Sans cette réciprocité, l’action s’étiole rapidement », renchérit Gilles Allières, directeur adjoint de l’ITES (Institut pour le travail éducatif et social) Brest-Quimper. En juin prochain, le conseil général de l’Ain, organise ainsi, avec le concours de l’IREIS, une rencontre avec Nicole Poirier, célèbre au Québec pour avoir créé Carpe Diem, un centre de ressources novateur pour les malades d’Alzheimer. Plusieurs centaines de professionnels français sont attendus.

« De nombreux chercheurs en sciences sociales montrent que la mondialisation libère quantité d’espaces de créativité et d’innovation sociale », relève Robert Bergougnan. Beaucoup défendent l’idée que les coopérations internationales permettent de faire circuler les idées, de transmettre les savoir-faire et les connaissances, de développer des synergies communes et des approches collaboratives pour apporter des réponses collectives plus adaptées.

C’est notamment l’avis défendu à Etcharry Formation Développement, un petit organisme de développement local situé au Pays basque qui organise des formations au travail social et multiplie les projets internationaux pour créer « une culture de l’ouverture ». A l’exemple du projet Compares (Compétences partenariats réseaux) qu’il porte au sein d’un collectif de 12 partenaires slovaques, suisses, italiens et français et qui a débouché sur la formalisation d’un module de formation européen au travail social destiné à promouvoir l’approche en partenariat et en réseau dans les pratiques d’intervention sociale. Présenté en quatre langues, il fait désormais l’objet d’une diffusion et d’une commercialisation. Ou de ToM.S, achevé en juillet 2012 dans le cadre du programme Leonardo da Vinci, dont l’objectif est de favoriser l’échange d’expériences entre professionnels belges, italiens et français en matière de prévention du décrochage éducatif des jeunes et dont un second volet (AToM.S), axé plus précisément sur le décrochage des étudiants en formation professionnelle (d’aide médico-psychologique et d’auxiliaire de vie sociale notamment), devrait démarrer cette année avec de nouveaux partenaires situés en Espagne (et peut-être en Bulgarie, Roumanie et Turquie).

ESPACE D’ÉMULATION

Bien loin d’appauvrir les pratiques, les coopérations internationales sont un facteur d’enrichissement mutuel, ? martèle Xavier Baylac, son directeur. On peut citer ainsi le projet de création d’un observatoire national du travail social et de la santé publique avec l’aide d’étudiants libanais en formation (niveau master et doctorat) de l’IRTS PACA-Corse (3). S’appuyant sur trois établissements d’enseignement supérieur du Liban (les universités libanaise d’Etat, américaine au Liban et privée Al Kafaat de Beyrouth) et trois partenaires européens (outre l’IRTS, l’Université catholique de Louvain et une autre italienne), il répond à un double besoin : celui du Liban, qui, à l’instar de nombreux pays en développement, commence à structurer son intervention sociale et recherche des appuis ; celui des pays développés en quête d’innovation.

Concrètement, l’IRTS, qui mobilise son encadrement, est chargé de développer l’ingénierie du projet, l’université de Louvain de recueillir les données et de mettre en place une dynamique d’empowerment et l’université italienne de produire un programme de santé publique en tenant compte des spécificités culturelles libanaises. « Ce projet nous permet de découvrir des compétences étrangères de premier plan en matière d’éducation à la santé et d’empowerment et de nous former en réseau, ce qui nous oblige à acquérir de nouvelles habitudes de travail extrêmement stimulantes et valorisantes. Sans compter que le Liban étant un terrain vierge de toute politique publique, nous avons une grande latitude pour expérimenter. C’est un formidable espace d’émulation et de recherche appliquée », explique François Sentis, directeur général de l’IRTS.

Au-delà des apports évidents pour le Liban, les retombées pédagogiques en France se sont vite fait sentir. Dès 2004, l’IRTS a mis en crédits les formations pour les éducateurs spécialisés libanais, système qu’il a ensuite transféré à ses propres formations d’éducateurs, prenant ainsi de l’avance dans l’harmonisation européenne des diplômes. En outre, en 2006, la mise en ligne des formations, rendue nécessaire par la guerre au Liban, a non seulement bénéficié aux étudiants libanais qui en étaient les principaux destinataires, mais aussi, par ricochet, aux étudiants français.

L’accélérateur européen

Dès 1987, le programme Erasmus (4), destiné à faciliter la mobilité étudiante et enseignante et les coopérations entre les établissements de l’enseignement supérieur européens, a été le fer de lance des actions internationales des centres de formation au travail social français, grâce à l’injection de fonds européens importants. D’autres programmes, alliant soutien à la mobilité et aux partenariats européens, parmi lesquels Leonardo da Vinci, dans le cadre de la formation professionnelle, et Grundtvig, qui concerne l’éducation pour adultes, ont ensuite été investis, mais dans une moindre mesure, par les écoles.

Initié en 1999, le processus de Bologne, destiné à favoriser les échanges universitaires européens (étudiants, enseignants et chercheurs) dans le cadre de la création d’un espace européen de l’enseignement supérieur (5), a accéléré la dynamique. Mais, alors que la plupart des pays européens ont fait le choix d’intégrer la formation au travail social aux universités, lesquelles ont assez rapidement mis en place le nouveau système LMD (licence-master-doctorat), la France, qui a opté majoritairement pour des établissements associatifs, a pris du retard. Fin 2012, seule une vingtaine d’établissements français avaient mis en crédits leurs formations – souvent d’ailleurs ceux qui avaient une pratique importante des coopérations internationales (ou des partenariats forts avec l’université). Une fois la nouvelle organisation mise en place, à la rentrée 2013 dernier délai, les mobilités devraient gagner en fluidité.

Les régions transfrontalières : des pionnières

Nombreux sont les centres de formation au travail social des régions transfrontalières à avoir mis en œuvre des coopérations avec leurs pays voisins.

• En Alsace, l’Ecole supérieure en travail éducatif et social (ESTES) et Ediac Formation à Strasbourg ainsi que le Centre de formation d’éducateurs de jeunes enfants (CFEJE) et l’Institut supérieur social (ISSM) à Mulhouse collaborent avec leurs homologues suisses et allemands depuis le début des années 1990. Cette coopération a permis la création d’un programme de formation commun.

Ce dernier comprend :

– un séminaire introductif de trois jours à Strasbourg, à Fribourg et à Bâle (auquel participent aussi des étudiants de l’université de Syracuse dans l’Etat de New York), durant lequel l’enseignement est couplé à des visites de structures et des cours de langue professionnelle ;

– un module de formation de 30 heures dans une des écoles partenaires ;

– un stage de deux mois au minimum dans un des trois pays ;

– un rapport comportant une dimension comparative entre au moins deux des trois pays et dont la soutenance doit être bilingue.

• En Lorraine, l’Institut régional du travail social (IRTS) a contribué, dans le cadre d’un partenariat avec un établissement de formation situé au Luxembourg, à élaborer une formation de cadres et de directeurs du secteur social luxembourgeois, qui était inexistante jusque-là.

• En Franche-Comté, l’IRTS, fort de liens anciens noués avec plusieurs écoles de Suisse romande sous la forme d’échanges de contenus pédagogiques et de mobilités de formateurs, a co-organisé en 2011 deux journées d’étude sur le vieillissement des personnes handicapées dans les établissements spécialisés de la région et de Suisse romande, l’une à Belfort, l’autre à Fribourg. Pour étayer ce travail comparatif, un questionnaire avait été envoyé à tous les établissements des deux régions concernées.

Notes

(1) Elle a eu lieu les 4 et 5 décembre dernier à Saint-Ouen sur le thème « Travail social sans frontières : innovation et adaptation ».

(2) Les programmes européens financent surtout les transports et l’hébergement, beaucoup moins la recherche, pour laquelle les financements sont, de surcroît, obtenus dans le cadre d’appels d’offres auxquels les centres de formation français sont, pour l’instant, rarement en capacité de répondre.

(3) Dans le cadre du programme européen Tempus qui appuie la modernisation des systèmes d’enseignement supérieur de pays d’Europe de l’Est et des Balkans, d’Asie et de la Méditerranée.

(4) Aujourd’hui en difficulté du fait des restrictions budgétaires européennes.

(5) Avec la mise en crédits ou ECTS (European credits transfer system) des formations.

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