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Y aura-t-il des remises à la rue au printemps ?

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Plus d’une personne sur deux sans solution malgré un appel au 115. A la fin du plan hivernal, les chiffres sont têtus : Médecins du monde, qui vient de livrer les résultats de son enquête annuelle sur le sujet (en janvier et février à Lyon, Saint-Denis et Strasbourg), confirme à son tour la saturation du dispositif d’hébergement et le manque de réponses adaptées aux besoins des personnes à la rue, notamment celles qui souffrent de problèmes de santé. Dans ce contexte, l’objectif gouvernemental de ne remettre aucune personne à la rue à la fin de l’hiver pourra-t-il être tenu ?

Le « Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées » en doute, d’après le nouveau bilan qu’il tire, dans 20 départements, des « plans territoriaux de sortie de l’hiver » remis à la ministre du Logement à la mi-février. Il dénonce des projets « au rabais », au terme d’une concertation et d’états des lieux incomplets sur l’offre et les besoins. « Les diagnostics ont été limités, contrairement à ce que demandaient les associations, aux personnes hébergées dans les structures hivernales, sans avoir été étendus aux situations de mal-logement. Le ministère s’est engagé à faire ce travail dans un deuxième temps, mais pour l’instant nous sommes dans l’expectative », explique Florent Guéguen, directeur général de la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale).

Selon le collectif, les réunions organisées par les préfets se sont souvent tenues en l’absence des services chargés de l’asile, mais aussi des bailleurs sociaux. Ce qui le rassure peu sur la concrétisation de l’objectif prioritaire d’orientation vers le logement. A cette inquiétude s’ajoute, en raison d’arbitrages budgétaires tardifs, un manque de visibilité et des interrogations sur le statut des places pérennisées. « En Ile-de-France, on annonce la pérennisation de 1 400 places sur plus de 5 600 ouvertes pour l’hiver, ce qui pose déjà un problème quantitatif. De plus, le financement par subvention, non pas par dotation globale, implique que ce ne seraient pas des places de CHRS (centres d’hébergement et de réinsertion sociale) qui permettent un accompagnement social dans la durée. » Quelques sites pourraient, en outre, fermer dans les prochains jours avant que les personnes hébergées aient été orientées.

Alors que le gouvernement doit préciser les modalités de sortie du plan hiver – 5 000 places d’hébergement d’urgence supplémentaires avaient été annoncées pour 2013 ainsi que 4 000 pour l’accueil des demandeurs d’asile –, le collectif maintient les évolutions en cours sous surveillance. Au moins jusqu’à l’été, quand les places provisoires auront toutes été progressivement fermées. Sa vigilance est d’autant plus grande que la pression sur le dispositif d’urgence s’accroît : une enquête réalisée le 28 mars par la FNARS, dans le cadre de son « baromètre hivernal », montre notamment que, dans le Rhône, 460 personnes ont ce jour-là appelé le 115 mais sont restées à la rue faute de place. « Le gel des attributions sur les places hivernales, selon des consignes différentes d’un département à l’autre, accroît le phénomène d’embolisation », précise Florent Guéguen. A cela s’ajoute une montée en puissance des expulsions de campements de Roms et la reprise des expulsions locatives. Les associations, soutenues par des parlementaires, dont les sénateurs du groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC), n’ont pas été entendues sur leur souhait d’un moratoire pour toute l’année 2013, en attendant l’amélioration des dispositifs de prévention.

Au cabinet de Cécile Duflot, ministre du Logement, on indique partager l’idée que « les expulsions locatives sont un constat d’échec, qui vient sanctionner la pauvreté et ajouter de la crise à la crise ». La prévention devrait donc être une « priorité » et faire l’objet d’une disposition spécifique dans le prochain projet de loi « urbanisme et logement » qui devrait être présenté au mois de juin en conseil des ministres. La future « garantie universelle des loyers » vise ainsi à « sécuriser les propriétaires, qui seraient indemnisés dès les premiers impayés », précise le cabinet. Pour les locataires, le système aurait l’avantage de simplifier l’accès au logement et de déclencher un accompagnement social plus rapidement. Quant au financement de cette mesure, « différentes pistes sont encore à l’étude ».

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