Quelle évolution pour le travail protégé en Europe ? « Face à un discours européen axé sur le tout milieu ordinaire », l’Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis), EASPD (Association européenne des prestataires de services pour les personnes handicapées) et BAG : WfbM (Association fédérale des ateliers de travail adapté, en Allemagne) ont tenu, le 27 mars, une conférence au Parlement européen afin de demander un engagement plus fort de l’Union européenne pour « accélérer la création d’un environnement de travail et d’un marché de l’emploi inclusifs ».
Elles ont présenté les résultats de deux études qui mettent en lumière le rôle et la valeur ajoutée du travail protégé en Europe (près de 3 millions de personnes concernées), et identifié des axes de développement. Premier constat, l’absence de définition claire et partagée sur le travail et l’emploi des personnes handicapées compromet la bonne compréhension du secteur à l’échelon européen. Les études révèlent également que, pour beaucoup de personnes handicapées, l’accès à celui-ci est le seul moyen d’exercer une activité professionnelle. Dans les entreprises adaptées ou les établissements et services d’aide par le travail (ESAT), les travailleurs handicapés peuvent, en outre, bénéficier d’une formation professionnelle et d’un accompagnement médico-social. Les trois associations estiment que l’ensemble des parties prenantes, y compris les personnes handicapées, doivent travailler ensemble afin de préserver et faire respecter les droits des travailleurs, conformément à la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées (entrée en vigueur en 2008 et ratifiée par 130 pays). Enfin, l’Unapei, EASPD et BAG:WfbM réclament de l’Europe qu’elle soutienne « le développement de gammes de services en mesure d’offrir à chaque personne l’accompagnement adapté dont elle a besoin pour jouir concrètement du droit au travail et à l’emploi ».