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Orage d’été en Limousin

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Pendant les grandes vacances, Xavier, jeune adolescent, et Jacques, son petit frère, profitent de la nature. Celle-ci est d’ailleurs le troisième protagoniste du film Le diable dans la peau. La ferme où habitent les deux garçons avec leur père et leur grand-mère – leur mère est vraisemblablement décédée – se situe au milieu des champs, au seuil du parc régional de Millevaches, dans le Limousin. Ils passent leur temps à se baigner dans la rivière, à faire voler des cerfs-volants et à chercher des insectes avec leurs copains. Et c’est au pied d’un arbre majestueux de la forêt que le jeune Jacques s’isole et parle à une figure maternelle imaginaire. Mais cet été n’est pas celui de l’insouciance pour les deux frères. A la maison, ils subissent la violence de leur père. Leur grand-mère, quant à elle, est pratiquement mutique. Surtout, ils savent qu’à la rentrée, alors qu’ils sont inséparables, Jacques devra partir dans une « école spécialisée ». Depuis la visite de l’assistante sociale venue préparer l’entrée de l’enfant dans l’institut médico-éducatif, l’aîné enrage. On veut lui enlever son frère, pense-t-il. Il jure à Jacques, plus insouciant, qu’il ne le laissera jamais partir. Quitte à fuguer.

Mais pourquoi l’adolescent s’acharne-t-il à protéger son cadet ? Est-ce parce qu’il craint de se retrouver seul avec ce père, ancien militaire, avec lequel la confrontation est permanente ? Xavier fait-il preuve de paranoïa, dans la mesure où la menace du départ de son frère est abstraite ? Qu’en est-il des non-dits sur les difficultés que rencontre Jacques ? Le long métrage de Gilles Martinerie laisse de nombreuses questions en suspens. Toujours est-il que l’opposition frontale de Xavier au monde des adultes aura des conséquences désastreuses sur cette famille déjà fragile. Tout en parlant le langage de la douleur, Le diable dans la peau baigne dans une atmosphère poétique. Gilles Martinerie, dont c’est le premier film comme auteur et réalisateur, écrit actuellement un deuxième scénario, un film noir sur fond de trafic ?d’organes, qui constituera le second volet de son diptyque consacré à la fraternité.

Le diable dans la peau

Gilles Martinerie – 1 h 22 – En salles

Culture

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