Alex est une trentenaire hyperactive. Saut en parachute, équitation, natation, roller, séances de slam, photos de charme, rien ne l’arrête. Ou presque. Alex est en fauteuil depuis son accident cérébral survenu il y a vingt ans. Alors qu’elle était dans le coma, les médecins ont dit à ses parents qu’elle ne pourrait jamais remarcher ni reparler. « J’ai choisi de me battre, dit-elle aujourd’hui d’une voix lente mais affirmée. J’ai dû tout réapprendre, à manger, à boire, à pisser. » Devant sa glace, la jeune femme se fait belle avant d’aller chatter sur un site Internet de rencontres. Alex vit à la maison d’accueil spécialisée Saint-Jean-de-Jérusalem (Ordre de Malte), à Paris. Mais son rêve, après quinze années d’institution, c’est de partir vivre en studio indé?pendant… Certes, Alex apprivoise chaque jour un peu mieux ce corps qui peine à lui répondre : elle parvient à se laver et à s’habiller seule, à faire le ménage – « C’est chiant, mais je suis tellement contente d’en être capable » –, mais en cas de chute, comment pourrait-elle se relever sans aide ? s’inquiète son père. « Oh, mais la vie est un risque ! », argue-t-elle. Pendant plusieurs semaines, la caméra de Stéphanie Pillonca-Kervern la suit partout – jusque sous la douche – pour montrer, dans ce documentaire poétiquement intitulé Je marcherai jusqu’à la mer, avec sincérité, la vie avec un handicap mais aussi la recherche d’identité et la féminité. Car malgré sa persévérance, ses progrès, les défis qu’elle relève, Alex est handicapée. Et doit apprendre, tous les jours, encore et encore, à vivre avec ses déficiences.
Je marcherai jusqu’à la mer
Stéphanie Pillonca-Kervern – 52 min – Diffusé sur Arte, le jeudi 4 avril à 23 h 40