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Une étude appelle à garantir l’accès aux soins et à la prévention des personnes prostituées

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Collecter des informations sur l’état de santé, l’accès aux soins et aux droits des personnes prostituées et comparer ces données à celles existant pour la population générale. Tel est l’objectif de l’étude « ProSanté » réalisée en 2010 et 2011 par l’Institut de veille sanitaire (InVS) et la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale), à la demande de la direction générale de la santé, dont les résultats viennent d’être rendus publics (1).

Alors que les données disponibles sur le sujet remontaient pour la plupart aux années 1980 et à l’émergence du sida, l’enjeu était, dans un contexte de précarisation de cette population, d’aborder ses questions de santé à travers une approche globale, afin d’améliorer sa prise en charge et son accès à la prévention. Pour la première fois, un volet « santé-social » a donc été coordonné par la FNARS avec 12 structures d’accueil et d’accompagnement, tandis qu’un volet médical a été coordonné par l’InVS avec des structures de soins anonymes et gratuits. L’étude porte au final sur 251 personnes, dont l’activité de prostitution a lieu principalement dans la rue. Le public interrogé, aux deux tiers composé de femmes, est en majorité (81 %) âgé de moins de 45 ans. La moitié n’a pas de titre de séjour ou dispose d’un titre précaire et 39 % vivent dans un logement précaire (hôtel, centre d’accueil, squat…).

Ces personnes perçoivent généralement leur état de santé comme dégradé: plus de la moitié déclare être dans un état de santé « moyen », « mauvais » ou « très mauvais » (contre 14 % de la population générale âgée de 25 à 34 ans). Plus d’un tiers déclare une maladie chronique – VIH/sida, diabète, maladie respi?ratoire, hépatite… Une majorité fait état de consommation de somnifères et les pensées suicidaires sont beaucoup plus fréquentes que dans la population générale (29 % contre 4 %). Pour la moitié des personnes revenues en consultation (84 %) pour connaître le résultat de leurs examens biologiques, une orientation vers un généraliste, un gynécologue, un infectiologue ou un centre de lutte antituberculeuse (CLAT) a été jugée nécessaire.

Si 74 % des personnes interrogées ont une couverture maladie, plus de la moitié n’a pas de complémentaire santé. Et parmi les personnes non couvertes, un quart est en France depuis plus de trois ans mais n’a pas fait les démarches nécessaires par méconnaissance des dispositifs. Les raisons financières, la barrière linguistique et l’isolement expliquent les renoncements aux soins. L’étude permet également de relever un faible taux de couverture vaccinale et de dépistages gynécologiques, une consommation d’alcool et de tabac supérieure à la moyenne ainsi qu’une alimentation parfois insuffisante. Le faible recours à une contraception orale, conjugué à un usage non systématique du préservatif « hors prostitution », explique un nombre important (61 %) d’interruptions volontaires de grossesse.

Face à ces constats inquiétants, l’étude invite les professionnels et les pouvoirs publics à mettre en place des programmes de prévention et d’information garantissant l’accès des personnes prostituées aux dispositifs de droit commun. Elle encourage également la mise en place de partenariats territoriaux « entre associations, entre acteurs du social et du sanitaire, entre associations et institutions ou collectivités, dans le but de constituer un maillage qui soit le plus efficient possible ».

Notes

(1) Etude disponible sur www.fnars.org.

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