Avec un ratio moyen de 1,3 équivalent temps plein par place agréée « polyhandicap », les aides médico-psychologiques (AMP), qui assurent l’assistance à la dépendance, sont les professionnels les plus représentés dans les établissements sociaux et médico-sociaux accueillant des personnes polyhandicapées, montre la dernière enquête « Métiers » du Groupe polyhandicap France (GPF), qui rassemble des parents, des professionnels et des associations (1). Une étude qui met en évidence l’inégalité de l’encadrement selon les établissements.
Elle souligne que le ratio d’AMP est important dans les maisons d’accueil spécialisées (MAS) où l’accueil se fait essentiellement en internat, moins élevé dans les instituts médico-éducatifs (IME), dont plus de la moitié offrent des accueils de jour, et « presque nul » pour les services d’éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) et les services d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (Samsah). Après ces professionnels, les métiers les mieux représentés sont les aides-soignants et les éducateurs spécialisés. Le type de public accueilli influe également sur le recrutement : les établissements pour enfants sont mieux dotés que ceux pour adultes, qu’il s’agisse des postes paramédicaux et médicaux, ou, pour le secteur socio-éducatif, des postes d’éducateurs spécialisés.
Le GPF a également analysé les besoins en recrutement. Il constate qu’un établissement sur deux compte un poste non pourvu. Cette proportion est de 70 % pour les MAS, de 60 % pour les Sessad et les IME, et de 40 % pour les foyers d’accueil médicalisés. Les postes socio-éducatifs non pourvus sont essentiellement ceux d’AMP et d’éducateurs spécialisés, tandis que, pour le paramédical, les manques concernent avant tout les kinésithérapeutes, puis les orthophonistes, les infirmiers, les psychomotriciens, les aides-soignants et les ergothérapeutes. L’enquête « Métiers » révèle que, face à ces besoins de recrutement, 39 % des établissements ont recours à l’externalisation (vacations, paiement à l’acte, intérim) et 95 % d’entre eux se reposent sur des stagiaires, la plupart du temps non rémunérés. Autres options?: faire appel à des contrats aidés (50 %), à des bénévoles (17 %), au service civique (3 %), voire à des auxiliaires de vie scolaire (8 %).
(1) Enquête « Evolution et perspectives de recrutement dans les établissements médico-sociaux accueillant des personnes polyhandicapées » réalisée en 2011 auprès de 184 établissements accueillant des adultes et enfants polyhandicapés – Disponible sur