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Confrontations de regards

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La rue, la violence, le deuil ou la maladie privent l’individu de son identité. Brouillée, bientôt invisible, celle-ci disparaît derrière le masque impersonnel de la précarité, qui « relègue aux oubliettes l’appartenance à la communauté humaine ». Comment mettre un terme à cet effacement progressif de soi ? A Paris, l’association Aurore a parié sur la double dimension « introspective et prospective » de la photographie. Animés par des photographes professionnels de renom (Sarah Moon, Flore-Aël Surun, Jean-Louis Courtinat, etc.), des ateliers initiés par l’association Cent Voix ! ont permis, début 2012, aux personnes accueillies dans plusieurs établissements de l’association de se réapproprier leur image, de « reconquérir leur identité ». Jusqu’au 20 avril, la galerie Fait & Cause présente une sélection des œuvres et travaux de 18 femmes victimes de violences ou qui ont connu la rue, au sein d’une exposition où se mêlent espoir, noirceur et légèreté.

Tandis que la série « Rencontres » confronte le regard sur soi-même au regard des autres, six « carnets de route » destinés à être édités reconstituent le quotidien de ces femmes, fait de questionnements, d’anecdotes et de promesses de rémission. Les scènes urbaines au cadrage très graphique de Kasia Grabowska y côtoient les paisibles clichés champêtres de Blandine Cesur, comme autant d’éclats de vie puissants et singuliers. Mais c’est dans la série des « Journées au mont Saint-Michel » qu’apparaît de la façon la plus saisissante le « pouvoir magique » de la photographie, capable de transformer le regard que l’on porte sur le monde. Munies d’appareils photo avec pour seule consigne de « se détourner du genre carte postale », quelques-unes des auteures ont immortalisé leur séjour au mont en s’intéressant à la lumière, aux paysages, aux corps, produisant des compositions étonnantes, le plat prenant du relief, le ciel se confondant avec la mer dans un camaïeu de gris nimbé d’une aura irréelle. « Je veux comme Picasso laisser mon monde pour les autres, pour qu’ils puissent le comprendre », écrit Lyliie Berry dans son carnet de route. L’exposition permet en tout cas d’en approcher la complexité, la singularité et la puissance.

L’une et l’autre. Fragments de l’imaginaire de femmes en quête d’identité

Jusqu’au 20 avril à la galerie Fait & Cause – 58, rue Quincampoix, Paris IVe – Ouvert du mardi au samedi, de 13 h 30 à 18 h 30 – Tél. 01 42 74 26 36 – www.centvoix.com

Culture

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