Sur fond de polémique sur le « tourisme des allocations sociales » (1), le Parlement européen encourage l’Union européenne à adopter une politique d’immigration qualitative, et non quantitative. Dans une résolution non législative portée par Nadja Hirsch (ALDE, Allemagne) et adoptée le 14 mars (2), les eurodéputés soulignent en effet l’importance de l’immigration qualifiée et orientée sur les besoins, accompagnée de mesures d’intégration. Ils rappellent que l’intégration sur le marché du travail et dans la société requiert un engagement réciproque des Etats d’accueil – qui doivent créer une société inclusive en accordant aux migrants l’accès au marché du travail, aux institutions, à l’éducation, à la sécurité sociale, aux soins de santé, aux biens et services, au logement ainsi que le droit de participer au processus démocratique – et des migrants – notamment en matière d’apprentissage de la langue et de connaissance du système juridique, politique et social du pays d’accueil.
Les députés européens soutiennent donc l’octroi du droit de vote aux étrangers (en particulier au niveau local), l’ouverture des canaux de migration légale, la création d’un mécanisme européen rapide et efficace de reconnaissance des diplômes et qualifications, le développement de la réciprocité en matière de sécurité sociale et la facilitation de l’accès au marché du travail pour les étudiants étrangers. Ils invitent en outre la Commission européenne à désigner 2016 comme l’année européenne de l’intégration? afin de stimuler l’adoption de textes législatifs et de points de référence concrets pour les Etats membres.
Cette résolution précède une proposition de directive destinée à faciliter la libre circulation des travailleurs dans l’Union européenne, qui devrait être adoptée par la Commission européenne d’ici à la fin du second semestre 2013.
(1) Lors du débat sur l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans la zone « Schengen » à l’occasion du Conseil « affaires intérieures » du 7 mars, l’Allemagne, l’Autriche, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont en effet dénoncé, avec la crise économique, le risque d’afflux de travailleurs pauvres en quête d’allocations sociales
(2) Résolution disponible sur