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Les femmes handicapées sont doublement discriminées, s’indigne l’APF

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Le 7 mars, à la veille de la Journée internationale des droits de la femme, l’Association des paralysés de France (APF) a tenu à rappeler « la double discrimination dont sont victimes les femmes en situation de handicap », fondée sur le sexe et sur le handicap. Et ce au détriment de leurs droits fondamentaux. D’ailleurs, pour l’APF, « il est beaucoup plus difficile pour les femmes handicapées – tant dans la sphère publique que dans la sphère privée – d’avoir accès à un logement adéquat, à la santé, à l’éducation, à la formation professionnelle et à l’emploi, et elles sont plus susceptibles d’être placées dans des institutions ». Ces femmes sont d’ailleurs encore très peu visibles dans les politiques de lutte contre les discriminations.

Pour faire le point sur leur condition, mais aussi proposer des pistes d’amélioration afin de lutter contre cette double discrimination, l’association a rencontré Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes. Lors de cet échange, l’APF a tenu à évoquer également « le droit à disposer de son corps ». En effet, nombre de filles handicapées, scolarisées en milieu spécialisé, sont peu informées et n’ont pas de réelle éducation à la sexualité. Et l’APF souhaiterait que les enfants et les adolescentes scolarisées en CLIS (classe pour l’inclusion scolaire), en ULIS (unité localisée pour l’inclusion scolaire) ou dans une unité d’enseignement d’un établissement médico-social puissent bénéficier d’une information adaptée en matière d’éducation sexuelle.

Elle souligne aussi le manque d’accessibilité des centres médicaux. Ajoutons à cela un nombre insuffisant d’appareils de consultation adaptés, et faire une mammographie ou un examen gynécologique devient un véritable parcours du combattant (1). Une situation à laquelle l’APF souhaite qu’il soit remédié. Elle réclame aussi l’accès à une éducation et des informations concernant la procréation et la planification familiale avec des outils adaptés. Pour faciliter la maternité des femmes en situation de handicap – « souvent considérées comme non aptes à être mères » –, il faut aussi que du personnel formé les accompagne et qu’elles aient accès à du matériel adapté. La parentalité devrait être également prise en compte au titre de la prestation de compensation du handicap.

En outre, l’APF a souligné, lors de cette rencontre, l’importance de la lutte contre les violences faites aux femmes. En effet, celles qui sont « en situation de handicap congénital sont plus exposées aux maltraitances physiques et financières, avec un seuil de tolérance beaucoup plus élevé que les femmes dont le handicap est survenu au cours de la vie ». En la matière, les requêtes de l’APF sont précises : former des professionnels auprès desquels les femmes pourront venir déposer une plainte ou parler de leurs difficultés (police, gendarmerie), mais aussi faciliter leur accès aux refuges pour femmes et centres d’assistance.

Enfin, l’association n’oublie pas les aidants familiaux, qui sont aussi souvent des femmes, fréquemment contraintes de diminuer ou de cesser une activité professionnelle afin d’aider un proche. Elles perdent alors des droits (congés, retraite, chômage) et des possibilités d’évolution de carrière. Le monde du travail doit être sensibilisé à leur situation, estime l’APF.

Notes

(1) Sur les difficultés d’accès aux soins des personnes handicapées, voir ASH n° 2777 du 5-10-12 p. 26.

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