Le gouvernement dispose aujourd’hui de trois rapports de plus sur l’autonomie pour élaborer son projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement. Missionnés à la rentrée 2012, le gériatre Jean-Pierre Aquino, la députée (PS) de Charente Martine Pinville et le conseiller général (PS) du Val-d’Oise Luc Broussy – également conseiller spécial chargé des questions d’autonomie auprès du président de l’Assemblée des départements de France et qui fut le conseiller chargé des personnes âgées dans l’équipe de campagne de François Hollande – ont en effet remis le 11 mars leurs conclusions au Premier ministre, à la ministre des Affaires sociales et à la ministre déléguée aux personnes âgées et à l’autonomie. Trois rapports qui s’ajoutent aux quatre commandés sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy (1) mais qui, pour des raisons budgétaires, n’avaient pas débouché sur une réforme. « A l’appui notamment de ces trois nouveaux rapports, le gouvernement va engager un travail interministériel pour l’élaboration du projet de loi […], qui sera prêt d’ici la fin de l’année », a assuré Jean-Marc Ayrault dans un communiqué. Un projet de loi qui, pour mémoire, sera décliné en trois volets : anticipation et prévention du vieillissement, adaptation de la société et accompagnement, et financement de la perte d’autonomie.
En 2035, un tiers des Français auront plus de 60 ans et la population des plus de 80 ans aura doublé à cet horizon. Pour Matignon, si « ces évolutions représentent un progrès, [elles] constituent aussi un défi majeur », celui de l’adaptation de la société. Un point de vue partagé par Luc Broussy, Jean-Pierre Aquino et Martine Pinville qui appellent à voir « l’avancée en âge » comme un atout pour la société et une source de créations d’emplois, à condition de s’y préparer rapidement et de façon globale.
Sans surprise, aucun des trois nouveaux rapports n’aborde la question du financement de la prise en charge de la dépendance. Sur ce point, le gouvernement considère en effet qu’il existe déjà une expertise suffisante, notamment avec les quatre rapports remis en 2011 sur lesquels il entend aussi s’appuyer.