Les jeunes chômeurs européens devraient bientôt se voir proposer systématiquement un stage, une formation ou un emploi au cours des quatre mois suivant leur sortie de l’école ou la perte de leur emploi. Les ministres de l’Emploi et des Affaires sociales de l’Union européenne (UE) sont en effet parvenus, le 28 février, à un accord politique sur le projet de recommandation de la Commission européenne prévoyant la mise en place d’une garantie pour la jeunesse dans chaque Etat membre, de préférence dès 2014 (1). Une initiative qui avait déjà obtenu le soutien du Parlement européen en janvier dernier (2). Rappelons que, en France, le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale prévoit d’expérimenter, dès septembre prochain, un dispositif de ce type dénommé « garanties jeunes » (3).
La recommandation de la commission – non contraignante par définition – encourage les Etats membres à créer un mécanisme destiné à accompagner les jeunes chômeurs de moins de 25 ans. Elle énonce une série de lignes directrices portant en particulier sur : les partenariats entre les services de l’emploi publics et privés, les employeurs, les partenaires sociaux et les représentants des jeunes ; les stratégies de communication à l’intention des jeunes, en particulier des plus vulnérables ; l’évaluation et l’amélioration continue des dispositifs en faveur des jeunes et l’utilisation des fonds disponibles de l’UE. Mais le texte n’est guère plus précis afin de tenir compte de la diversité des situations des Etats membres en termes de niveaux de chômage des jeunes, de dispositifs institutionnels et de capacités des différents acteurs du marché du travail.
La recommandation offre en outre un certain soutien de la part de l’Union européenne via :
→ un financement communautaire total de six milliards d’euros sur la période 2014-2020 afin d’aider les régions ayant un taux de chômage dépassant 25 % ;
→ l’échange de bonnes pratiques, le suivi des mesures mises en place par les Etats membres et des contributions à des activités de sensibilisation.
Elle permet en outre aux Etats membres qui connaissent les problèmes budgétaires les plus graves et dans lesquels les taux de chômage des jeunes sont les plus élevés de mettre en œuvre un dispositif de « garantie pour la jeunesse » graduellement.
La recommandation va maintenant être transmise aux juristes-linguistes du Conseil pour vérification, avant son adoption formelle lors d’une prochaine session du Conseil (en principe au printemps).